Collapsologie et éco-anxiété – Partie 1

D’où vient le terme collapsologie  ?

Il désigne « l’étude de l’effondrement de la civilisation industrielle, et de ce qui pourrait lui succéder » (Wikipédia). C’est un terme récent puisqu’il n’est apparu qu’en 2015. Le grand public l’a découvert à travers le livre de Pablo Servigne, et Raphaël Stevens « Comment tout peut s’effondrer ».

La sortie de ce livre a fait l’effet d’une bombe. Il s’est vendu à plus de 45 000 exemplaires, et depuis, les deux auteurs remplissent les salles de conférence. En réalité, ils ont porté à la connaissance du grand public ce que des scientifiques disaient depuis des dizaines d’années mais de manière confidentielle, sans être vraiment écoutés.

Qu’est ce que la collapsologie ?

Pour les collapsologues, l’effondrement aura lieu quand les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne seront plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population, par des services encadrés par la loi.

La collapsologie a cela de particulier qu’elle s’appuie sur de nombreuses disciplines, et pas uniquement, comme on aurait tendance à le croire, sur la climatologie. Pour étayer leurs propos, les climatologues s’intéressent également à l’économie, la psychologie, la sociologie, l’anthropologie, la médecine, la géopolitique, la philosophie, la démographie, etc… Selon eux, de multiples facteurs sont en train de nous mener vers l’effondrement : les ressources de notre planète ne sont pas illimitées, la croissance que l’on porte aux nues depuis si longtemps ne pourra pas perdurer éternellement, et les humains sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Jusqu’à présent, parler d’effondrement revenait à passer pour un illuminé féru de science-fiction apocalyptique, ou pour un survivaliste excité à l’idée de planter son campement dans la forêt. Il a également mis un mot sur une intuition ressentie par beaucoup d’entre nous, à savoir que le système dans lequel nous vivons fonce droit dans le mur, car il n’est pas viable à long terme.

Produire toujours plus, avec des ressources qui s’amenuisent ?

La population mondiale explose, elle a été multipliée par 10 ces 300 dernières années. Et il faut bien assurer les besoins de tout ce petit monde : nourriture, vêtements, logements, déplacements, santé, etc… Non seulement nous sommes aujourd’hui plus de 7,5 milliards, mais en plus notre consommation a bien changé. Pour nombre d’entre nous, nos modes de vie nécessitent énormément de ressources.

Bref, la Terre ne peut plus fournir… Et c’est pour matérialiser cela et marquer les esprits que le « jour du dépassement » a été créé. Il s’agit du jour de l’année à partir duquel nous avons consommé tout ce que notre planète est capable de créer en un an.

  • En 1986, ce jour était le 31 décembre : on était donc à l’équilibre.
  • En 2019, il est passé au 29 juillet. Cela veut dire que nous consommons presque deux fois plus que ce que la Terre est capable de fournir.

Nous vivons à crédit, pour l’instant nous le pouvons, mais jusqu’à quand ? J’ai bien conscience que cet article est profondément déprimant, et j’en suis navrée. Néanmoins, je pense que la prise de conscience, même si elle est difficile, est la première étape vers la construction d’un monde meilleur.

Champs de serres plastiques, pour produire toujours plus de tomates calibrées…

Eh oui ! Les collapsologues évoquent l’effondrement d’un système, on ne parle pas non plus d’un astéroïde qui viendrait frapper la Terre et anéantir toute forme de vie instantanément. Il y a pourtant des choses à faire…

Cela fera l’objet de mon prochain article.

D’ici là, je vous souhaite de bien profiter des joies de l’automne !

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