J’ai envie d’écrire cet article pour tous ceux parmi nous qui ont un cousin Jean-Phi qui leur a déjà sorti : « Ouais, tu dis que t’es écolo mais t’as un smartphone ». Le problème, c’est que passé le moment de silence gêné où on a juste envie de dire à Jean-Phi d’aller voir ailleurs si on y est avec son QI de moule, et bien, on a quand-même un doute ! Et si après tout, il y avait un fond de vérité ? Et si tout ce qu’on faisait pour tendre le plus possible vers une consommation responsable n’était pas suffisant ?
STOP !
On prend une grande respiration et on pose les choses à plat deux minutes !
SOMMAIRE
Consommation responsable : rien n’est fait pour nous faciliter la tâche
On peut bien se l’avouer, modifier ses habitudes pour tendre vers une consommation responsable, ce n’est pas une chose aisée et ça ne se fait pas en trois jours. On ne nous l’apprend pas, on doit donc se débrouiller par nous-mêmes et chercher des infos.
Le modèle en place, la norme, c’est la surconsommation. C’est d’aller faire le plein de courses au supermarché une fois par semaine, renouveler sa garde-robe plusieurs fois par an et acheter des gadgets « pour se faire plaisir ». Parce que tout le monde sait que les achats procurent du plaisir… Et que si on ne le fait pas, on est un « pisse-froid » qui vit dans la plus grande austérité.
Les publicités nous matraquent à longueur de journée et aujourd’hui tout est de plus en plus dématérialisé. Je défie quiconque de passer une semaine sans ordinateur ou sans smartphone : c’est la crise de nerfs assurée pour la moindre démarche !
Seulement voilà, vous, comme moi, avons décidé de faire de notre mieux QUAND MÊME.
La police des écolos
D’un côté, nous avons Jean-Phi qui se moque de nous en sirotant son soda avec sa veste de jogging fabriquée par des enfants sur le dos, mais de l’autre, nous avons aussi la Police des Ecolos !
Voici le problème avec cette catégorie de personnes : ils pensent que leur vision de la consommation responsable est la seule Vérité. Par conséquent, si on ne fait pas comme eux, on devrait aller au bûcher.
Ce sont des personnes qui sont certainement très engagées pour leurs idéaux, et certaines causes leur tiennent beaucoup à cœur, alors ils y vont à fond. Mais qui ne s’est jamais retrouvé face aux dilemmes suivants :
- Vaut-il mieux acheter bio et emballé plutôt qu’en vrac et pas bio ?
- Bio de l’étranger ou plutôt français et local ?
- Le café, en vrac ou commerce équitable ?
- Vêtements de seconde main issus de la fast fashion ou mode éthique ?
Ce qu’il y a, c’est que nous pouvons avoir des valeurs et un engagement à différents niveaux : la réduction des déchets, la justice sociale, la cause animale, le commerce local, la santé…
Faire de son mieux et tendre vers son idéal de consommation responsable
C’est donc à ce moment-là que je vais vous dévoiler l’arme ultime pour vous éviter bien des insomnies, au fil de votre démarche vers une consommation responsable :
- Éclaircissez quelles sont vos valeurs prioritaires,
- Faites votre possible pour vivre en cohérence avec ces valeurs,
- Et surtout, soyez gentil(le) avec vous-même (parce que si vous ne l’êtes pas, vous trouverez toujours quelqu’un pour ne pas l’être avec vous !)
- Soyez lucide et sans jugement sur vos valeurs et vos pratiques actuelles.
Chaque personne a une sensibilité différente et une vie différente. On peut avoir plus ou moins d’argent, plus ou moins de temps, un entourage plus ou moins conciliant. Mais dans tous les cas, on peut apporter sa pierre à l’édifice, et c’est sûrement ce que vous faites déjà si vous êtes en train de lire cet article. Parfois, on peut combiner plusieurs de nos valeurs, c’est alors une grande joie ! D’autres fois, c’est plus compliqué. Et c’est OK.
Culpabilité et responsabilité
Depuis le début de ma démarche tournée vers une consommation responsable, je mets un point d’honneur à ne pas culpabiliser les personnes qui ne sont pas dans la même réflexion que moi. De toute façon, c’est contre-productif.
Par la suite, j’ai appris à faire taire la petite voix qui me disait que je n’en faisais jamais assez. Et pour cela, j’ai beaucoup réfléchi à la notion de responsabilité.
Je suis responsable de ma consommation, c’est-à-dire que je la gère en fonction de mes valeurs et de mes contraintes. En revanche, je ne suis pas responsable de celle des autres, tout comme personne n’est responsable de la mienne. Je trouve que c’est ce qui manque beaucoup à ceux qui font des remarques aux autres.
Le 4ème accord toltèque dirait : « Fais de ton mieux », moi je dirais : « Arrête de renifler les fesses de ton voisin et agis dans ta propre vie ! » (prenez la formulation qui vous parle le plus !).
En bref, c’est le jour où j’ai compris que chacun était responsable de sa propre consommation et que toute remarque sur celle des autres n’était qu’une perte d’énergie qui pourrait servir à s’améliorer soi-même. Depuis je me suis détendue.
A partir du moment où vous faites de votre mieux, le plus sincèrement du monde, personne n’a le droit de vous juger, pas même vous-mêmes (car nous sommes parfois notre pire tyran !).
Alors au cas où personne ne vous l’aurait dit aujourd’hui, je vous le dis : bravo, et merci pour votre engagement imparfait !
Marie Duboin, auteure du blog La Salade à Tout
Marie DUBOIN est co-auteure du livre « J’arrête de surconsommer, 21 jours pour sauver la planète et mon porte-monnaie » (Eyrolles 2017), auteure du blog lasaladeatout , et co-fondatrice du groupe Facebook « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme ».
Également conférencière et rédactrice web, Marie a un message à faire passer : “peu importent les freins que l’on a, notamment financiers, on peut tous aller vers une consommation plus responsable, et c’est un chemin passionnant et joyeux !”
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