Notre cure d’automne et ses amertumes terminées, (pissenlit, radis noir, fumeterre, chardon-marie et autre aubier de tilleul), nos organismes vont maintenant affronter l’hiver d’un pas léger… Ce qui ne veut pas dire sans aide ! Continuons à nous promener, à respirer l’air frais vivifiant, à parfois braver brouillard et humidité… Mais aussi à savourer la belle lumière et les couleurs de notre nature, qui d’éclatantes virent vers le fauve avant de s’évanouir. Et qui, chaque jour nouvelles, nous émerveillent ! Et si on profitait de ces balades rafraîchissantes pour nous offrir une savoureuse cueillette d’automne ?
Ma cueillette d’automne selon les régions
Notre pays est riche de paysages et de climats différents…
Ainsi, iI est des régions où l’humidité est si présente que la nature profite des dernières douceurs de température pour refaire des poussées dignes du printemps. Vous pouvez alors de nouveau trouver de tendres feuilles sauvages à faire en salade :
- Pissenlits (Voir l’article : “Le pissenlit, un trésor pour notre corps !”)
- Orties (Voir l’article : “Ces plantes méconnues : l’Ortie”)
- Plantain (Voir l’article : “Ces plantes méconnues : le Plantain”)
- Mauves
- Alliaire
- Et parfois même des campanules et des pâquerettes !
Chez moi, c’est le Sud. Ici, la terre sèche a tiré toute l’humidité des plantes, beaucoup sont sèches et souffreteuses ; les quelques feuilles vertes sont trop ligneuses pour penser salade ; les aromatiques sont très odorantes mais coriaces… Il nous reste les souvenirs du printemps, et ses cueillettes que l’on a pris soin de sécher et stocker avec soin.
Mais, en levant un peu plus la tête, on découvre des fruits qui sont aller se chauffer et mûrir au soleil, remplissons nos paniers de quantité de nutriments ! Alors, partons en cueillette, avec un grand panier !
Dans mon panier d’automne, il y a…
Le Raisin
Dans les vignes, il reste jusqu’aux gelées quelques « grapillons », à glisser pourquoi pas dans notre panier lors de notre cueillette d’automne. Ceux-ci s’avèrent riches en nutriments anti-oxydants, profitons de leur énergie stockée au soleil. Le raisin est alcalinisant, de ce fait il fluidifie les fascias et facilite la transmission de l’influx nerveux.
Les Figues
Selon la variété, vous pouvez encore en trouver quelques petites bleues toutes confites et pleines d’un suc mielleux lors de votre cueillette d’automne. Entre autres richesses en nutriments, elles contiennent beaucoup de fibres et sont une bonne aide pour votre transit.
Les Grenades
Lors de notre cueillette d’automne, il va falloir lever encore un peu plus la tête et essayer de les cueillir à maturité avant qu’elles n’explosent sur le sol en millier de petites perles rouges translucides. Elles sont un précieux allié santé.
Riches en vitamine C et en cuivre, elles soutiennent le système immunitaire et permettent de lutter contre l’oxydation responsable du vieillissement prématuré de nos cellules. Pourquoi pas alors en faire une cure de jus ?
Le Cynorhodon
C’est la baie de l’églantier ou rosier sauvage. Chez nous, on les appelle les « gratte-cul ». En réalité, c’est la graine poilue qui est le fruit. La partie rouge est le réceptacle de la fleur.
On peut les cueillir rouges et durs. On les croque alors immédiatement (graines ôtées) ou on les mixe à cru puis on les filtre finement pour surtout ne pas consommer ces poils désagréables. Ainsi, on peut les utiliser de façon variée en cuisine. Si les premiers gels sont passés, on déguste directement leur suc en pressant dessus. Ils sont parmi les fruits sauvages qui contiennent le plus de vitamine C. Par ailleurs, on leur prête d’excellentes vertus anti-inflammatoires et antioxydantes.
Vous pouvez les congeler pour les stocker, mais également les sécher pour les utiliser en tisanes sans perdre leurs principes actifs.
Le Kaki
Le kaki est le fruit du plaqueminier, un arbuste résistant bien à la sécheresse. On en trouve donc dans des haies au hasard des garrigues. Ce fruit sauvage rond et rouge-orangés, très attrayant quand les branches sont suffisamment pendantes, est souvent astringent.
Il se consomme uniquement blet (soit, quand la chair s’est ramollie sans s’être abîmée, c’est une maturité physiologique). Ce fruit s’avère alors délicieux et riche en vitamines, magnésium, fer… Vous pouvez récolter les kakis encore durs pourvu qu’ils soient colorés, ils mûriront dans votre cave !
Le Fenouil
Lors de notre cueillette d’automne, ce sont les graines sèches de fenouil que nous récolterons au bout de grandes tiges. Très aromatiques, elles peuvent être utilisées avec parcimonie comme épice. Par ailleurs, en tisane (infusion pas trop longue), elles facilitent la digestion. En ce cas, leur parfum s’avère très agréable, à associer à la menthe par exemple.
Attention : hormis le fenouil sauvage et la carotte (la grande berce aussi dit-on, mais je ne la connais pas), les plantes à ombelles sont souvent toxiques. Ne les confondez pas !
Les châtaignes
Qui dit cueillette d’automne dit… Châtaignes ! A ne pas confondre avec le marron du Marronnier d’Inde qui ne se consomme pas. On trouve de belles châtaigneraies en Cévennes, mais quelques bois à châtaigniers existent un peu partout. Leur récolte se fait en automne.
Bien cuits, ces fruits sont très nourrissants. Ainsi, ils s’avèrent riches en amidon qui se digère lentement et n’entraîne donc pas de pic de glycémie. Par ailleurs, ils sont une bonne source de minéraux et de vitamines, même la vitamine C. C’est l’aliment reconstituant par excellence selon Hildegarde de Bingen !
Les amandes
Les amandes sèches se récoltent à partir de fin août, mais il en reste parfois quelques-unes encore accrochées à l’automne. Si ce ne sont pas des amandes amères, profitez-en encore, et stockez dans leur coque fibreuse au frais et sec !
Pour savoir si vous êtes en présence d’une amande amère, vous pouvez en goûter une, mais une seule. En effet, l’amande amère contient de l’amygdaline, un composé qui libère du cyanure !
C’est l’amandon que l’on consomme et qui est très recommandé pour ses nutriments. Ainsi, il contient des protéines, fibres, bons gras pour en faire de parfaits « en cas », vitamines B. Il contient par ailleurs des minéraux alcalinisants, dont le magnésium, qui permettent de rééquilibrer nos organismes stressés et fatigués.
Pour en profiter pleinement, vous les ferez tremper une nuit avant consommation. Cela vous permettra en effet d’en éliminer les anti-nutriments (acide phytique…).
C’est mon fruit sec fétiche que je ne manque pas de conseiller et dont je me plais à expliquer que NON, il ne fait pas grossir. Au contraire, il serait même un aliment minceur !
Les noix
On trouve le noyer, ce bel arbre rustique, un peu partout en France. Si le printemps n’a pas gelé ses fleurs, c’est en septembre/octobre, au moment de la cueillette d’automne, que l’on récolte ses fruits. Il faut stocker ceux-ci au sec pour profiter tout l’hiver de leur goût que l’on aime mêler aussi bien à nos salades, qu’à nos desserts.
Profitons ainsi de leur richesse nutritionnelle en bonnes graisses (Oméga 3 !), en minéraux, vitamines B… Mais aussi en mélatonine, ce qui en fait une excellente synergie régulatrice du système nerveux. Sans parler de tout un florilège d’autres principes actifs comme les polyphénols, antioxydants.
Les olives
On ne les trouve peut-être pas chez vous ! C’est la consolation des gens du Sud… L’olive est en effet très présente dans la gastronomie méditerranéenne, prisée pour son huile et par ses fruits. Les oliviers sont cultivés dans ces régions et il en existe de nombreuses variétés. Celles que l’on cueillera en balade sont celles des oliviers non cultivés, qui présentent des fruits plus petits.
Les olives se récoltent non mûres (en août) : vertes, ou mûres (jusqu’en novembre) : noires. Elles peuvent se préparer en saumure avec du sel, des herbes et des épices sans trop de difficultés. Certains s’aventurent à faire de l’huile, mais ceci nécessite un matériel d’extraction adapté.
L’olive est un bon aliment santé et peut intégrer la plupart des régimes alimentaires. En effet, son huile est riche en Oméga 9 et en antioxydants, ce qui en fait un grand protecteur des maladies cardio-vasculaires. En association avec du jus de citron, elle stimule la sécrétion de la bile et prévient les surcharges du foie. Elle est aussi un bon stimulant des défenses immunitaires.
Les glands
Oui, le fruit du chêne se mange ! Après préparation, certes, mais il paraît plutôt tendance. D’ailleurs, c’est probablement l’un des fruits à glisser dans votre cueillette d’automne ! Ceux que vous trouvez au sol sont forcément bien mûrs. Ces fruits secs contiennent plus ou moins de tanins selon la variété du chêne. Ainsi, ceux du Sud – verts, blancs ou liège – seraient plus doux. Il faudra donc vous en débarrasser par trempage, puis cuisson dans plusieurs eaux.
Une fois les cotylédons récupérés, vous pourrez les cuisiner, les griller, ou en faire une farine. Son goût serait entre la châtaigne et la noisette. Tentant, non ? De plus, ces fruits extrêmement nutritifs se prêtent à de nombreuses préparations. Partons glaner, comme faisaient nos ancêtres !
Voilà je pense de quoi vous donner envie de sortir faire craquer les feuilles mortes sous vos pas. Vous rentrerez convaincu(e) que l’automne est une saison de récoltes et d’abondance, frugale peut-être… Mais il nous est permis de penser que la nature a vraiment tout prévu pour que nous prenions les forces nécessaires pour affronter les rigueurs de l’hiver.
Et vous, quelles douceurs glissez-vous dans votre panier
lors de votre cueillette d’automne ?
Martine Calvet est naturopathe et réflexologue à Montpellier pour votre bien-être physique et psychique.
Retrouvez-la sur son site https://www.martinecalvet-naturopathie.fr/ .
Laisser un commentaire