Devenir crudivore : et pourquoi pas !

Qui l’eût cru ? Manger cru, ou faire une place plus importante au cru dans votre assiette, vous y pensez ? Cette alimentation a effectivement beaucoup d’atouts santé ! Dans cet article, je vous guide pour aller, pas à pas, vers une assiette « toute » crue !

Le cru : pour quoi ?

Les adeptes de cette alimentation ont plusieurs arguments. Le plus important d’entre eux : la préservation des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments. Cela semble tomber sous le sens : en cuisant nos aliments (légumes et autres), nous les transformons et les dénaturons. La cuisson transforme les aliments, c’est un fait. Elle peut même détruire certaines vitamines sensibles à la chaleur (B1, B5, B9, B12, C). Ainsi, en consommant les aliments crus, vivants donc, nous pourrions profiter de tous leurs bienfaits nutritionnels. Les crudivores estiment d’ailleurs que, pour une consommation optimale, il est important de se nourrir d’aliments frais (comprenez fraîchement cueillis ou récoltés). Qui n’a pas déjà constaté la pauvre mine d’une carotte oubliée dans le bac du réfrigérateur ?

Le cru : des limites ?

Je ne pense pas, personnellement, qu’il soit bénéfique de faire une transition brutale entre notre alimentation (composée essentiellement d’aliments cuits, depuis que l’Homme a découvert et maîtrisé le feu) et le crudivorisme. Il me semble au contraire préférable d’envisager une progression dans le changement. Cela passe par la mise en place de paliers pour habituer notre organisme, et notamment nos intestins qui peuvent être fragiles.
Selon vos choix et vos convictions personnelles, il convient de distinguer :

• Les « crudi-omnivores » qui consomment de la viande et/ou du poisson crus ;
• Les « crudi-végétariens » qui excluent la chair animale et le poisson ;
• Les « crudi-végétaliens » qui excluent, comme les vegans, les sous-produits animaux (miel, œufs, produits laitiers). Parmi ce dernier groupe, il est encore possible de distinguer :
  • les « granivores » qui ne consomment que des graines,
  • les « frugivores » qui ne mangent que des fruits,
  • les « liquidariens » qui ne boivent que des jus et des smoothies.

A noter toutefois que, dans un premier temps du moins, il est conseillé d’être accompagné par un nutritionniste ou un naturopathe, ce afin d’éviter tout risque de carence. D’autre part, l’adoption de ce mode alimentaire peut également engendrer une perte de poids assez importante et pas toujours voulue. A ce sujet, une étude allemande a mis en évidence une perte de poids de près de 10 kg chez les hommes et de 12 kg chez les femmes, et pour 30% de ces dernières, un arrêt des règles.
Pour autant, il est possible de s’inspirer de ce mode de vie pour inviter, toujours plus, le « vivant » dans nos assiettes.

S’initier pas à pas au crudivorisme

Plus de cru, oui mais comment ? La cuisson n’est pas complètement exclue chez les adeptes de la « raw food ». Cuire les aliments, oui, mais sans toutefois dépasser 42° (toujours dans le souci de préserver les nutriments). Information essentielle quand on souhaite par exemple, se préparer une petite soupe de légumes. Cela consiste à préparer un smoothie « salé » que l’on réchauffera juste avant la dégustation.
Il est assez facile de consommer, simplement et sans trop modifier nos habitudes, les fruits et les légumes crus. Tous les légumes, ou presque, se consomment crus. Même le topinambour ! Si si ! Smoothies, soupes, salades composées et colorées … A condition de manier les épices, les herbes, les aromates et les assaisonnements, il est tout à fait possible de ne jamais s’ennuyer avec la cuisine crue.
Pour éviter le risque de carence, il est évidemment essentiel de consommer les autres catégories d’aliments. Mais différemment. Les oléagineux, eux, se consomment facilement sous forme de purée (purée de cacahuète, de noix de cajou, etc.). Mais aussi préparés sous la forme d’energy balls, de fonds de tartes et de « fromages » végétaux. Les graines germées prennent toute leur importance dans ce régime alimentaire : sous cette forme, les graines développement jusqu’à 12 fois plus de vitamines ! Un véritable concentré nutritionnel !
Pensez également aux fruits secs (pruneaux, abricots, figues et autres). Pour ce qui est des protéines, faire son lait (de soja ou autre) maison constitue un excellent apport. Pour la recette, c’est juste ici.

Modifier ses habitudes de consommation nécessite du temps, de la patience et de la persévérance. Et aussi quelques (petits) investissements. Je pense qu’il est important, pour ne pas tomber dans une forme de routine, de s’inspirer de recettes et, petit à petit, devenir un(e) véritable chef(fe) du cru ! Pour concocter des recettes plus « sexy », vous aurez envie de vous équiper d’un extracteur de jus, par exemple. Mais aussi d’un déshydrateur (idéal pour préparer des chips, mais aussi des pains sans céréales). Ou d’une mandoline pour faire de jolies présentations.
Au-delà des inspirations santé, le crudivorisme a trouvé sa place et certains restaurants en ont fait une carte. C’est dire si les possibilités sont infinies ! Belles découvertes !

Stéphanie B. @La Véganista