Devenir maman (ou papa) est sans doute la chose la plus merveilleuse qui soit… Mais également la décision qui génère le plus de questionnements ! Normal, donner la vie n’est-il pas le plus beau des cadeaux ? Il va de soi que l’on cherche le meilleur pour son enfant … Et c’est là que je dis « stop » ! Un bébé humain n’a pas à boire le lait d’un mammifère autre que sa maman (à lui). Si c’était le cas, cela impliquerait que le lait de vache et le lait de la Femme soient interchangeables. Or, un veau doit prendre 1 kg chaque jour de sa première année de vie… Soit 365 kg en un an ! Vous êtes enceinte et végétalienne ou vegan ? Vous faites le bon choix en souhaitant vivre une grossesse vegan. Ce n’est pas moi qui l’affirme mais une partie de la communauté scientifique et médicale :
SOMMAIRE
Le choix d’une grossesse vegan
Quel que soit le régime alimentaire pour lequel vous optez, il est indispensable de vous informer sur le bien-manger. Puisque on ne se nourrit pas de carottes, de poulet, de frites ou de fraises … Mais bien de nutriments, de vitamines, de minéraux et d’oligo-éléments. Bonne nouvelle : le règne végétal nous offre tout ce dont avons besoin pour être en santé (selon les dires du Pr Campbell dans sa célèbre étude intitulée « Le Rapport Campbell »).
Si vous hésitez à franchir le cap du 100% végétal parce que vous craignez d’hypothétiques carences, dites-vous que l’équilibre alimentaire est une notion bien floue… Et qui n’existe pas, pas même chez les omnivores.
Quid de l’équilibre alimentaire ?
L’utilisation massive d’engrais et de pesticides ; la récolte des fruits et légumes avant maturité ; le stockage des denrées dans des chambres froides ou sous des lumières artificielles ; nous donnent aujourd’hui des aliments dénaturés, nutritionnellement vides.
Les consommateurs de produits laitiers et/ou de viande n’ont aucune leçon de nutrition à donner aux consommateurs vegan quand on sait que la corrélation entre lait et ostéoporose a été maintes fois démontrée. Idem pour la consommation de viande qui contribue à augmenter le risque de maladies cardio-vasculaires et de certains cancers, sans parler du phénomène d’antibio-résistance provoqué par les antibiotiques …
Enfin, pour terminer de vous encourager sur le chemin du tout-végétal, notez que selon France Assos Santé, 80% de la population mondiale est intolérante au lactose. Cela représente 20% de la population française, celle-ci ayant bénéficié d’une mutation génétique. Faites le choix d’un lait adapté pour votre enfant, le vôtre si possible, ou une alternative végétale nourrissante. D’ailleurs, il a été démontré que le lait maternel de femmes végétaliennes contenait moins de polluants (hydrocarbures chlorés) que le lait de femmes ayant une alimentation conventionnelle.
Rappelez-vous que, selon la très officielle « Position de l’Académie de nutrition et de diététique au sujet de l’alimentation végétarienne » aux USA, le régime végétalien est le meilleur qui soit pour la santé. Ce, à tous les âges de la vie (y compris donc les jeunes enfants, femmes enceintes et allaitantes et seniors).
Focus sur les nutriments indispensables à la grossesse
Selon le livre « Vegan sans carences » paru aux Editions Ulmer (et co-écrit par des médecins nutritionnistes) : les régimes à base de végétaux préviennent le surpoids, l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires et l’hypertension. Cela n’empêche en rien la surveillance nutritionnelle durant une grossesse vegan, comme pour toute grossesse d’ailleurs.
Certains nutriments sont dits critiques car ils font l’objet d’une attention toute particulière chez la femme enceinte. C’est le cas notamment des vitamines A et B12, des folates, du fer et de l’iode.
La vitamine A
On ne trouve la vitamine A que dans les produits d’origine animale. Or, on trouve du bêta-carotène, précurseur de la vitamine A, dans les végétaux et en quantité suffisante. Réjouissons-nous car si un excès de cette vitamine peut engendrer une malformation du fœtus, il n’en est rien d’un excès de bêta-carotène (puisque l’organisme ne synthétise que la juste quantité dont il a besoin). Faisons confiance à notre corps, lui seul sait ce qu’il lui faut !
Les vitamines B9 et B12
Quant aux folates (vitamine B9) et à la vitamine B12, la supplémentation est indispensable. Il est recommandé à toutes les futures mamans, vegan ou non, de se supplémenter en B9 les trois premiers mois de la grossesse pour prévenir une éventuelle carence, cause d’une possible anomalie chez le fœtus.
La vitamine B12, elle, est spécifique au régime vegan : grossesse ou non, elle doit faire l’objet d’une supplémentation. En effet, la B12 était autrefois répandue dans la terre : nos fruits et légumes en regorgeaient mais il n’en est plus rien aujourd’hui. Les pesticides et autres engrais ont ravagé nos sols, la B12 ne se trouve plus en quantité suffisante dans nos végétaux.
Le fer et l’iode
D’autre part, les besoins en fer sont doublés pendant la grossesse : les futures mamans vegan veilleront à consommer des céréales complètes, des graines de courge et des fruits à coque, riches en fer. Pour décupler les possibilités et favoriser la biodisponibilité du fer, il est nécessaire de faire tremper les aliments avant de les consommer et d’éviter de les associer avec du thé ou du café.
Enfin, les besoins en iode sont augmentés, eux, de 15%. Avant de vous jeter sur votre salière de table, privilégiez plutôt l’iode issue des algues : une cuillère à café d’algues nori en paillettes (soit 1g) par jour combleront vos besoins !
Point sur les omégas-3
En ce qui concerne les omégas-3, il apparaît que les femmes enceintes végétaliennes ont une meilleure capacité à synthétiser des EPA et des DHA à partir des précurseurs des omégas-3. La consommation d’huile de lin ou d’huile d’olive enrichie aux micro-algues est alors indispensable.
Véganisme et bon sens
S’il est vrai que l’on entend souvent dire qu’une femme enceinte doit « manger pour deux », il n’en est rien. Privilégiez la qualité à la quantité, les besoins nutritionnels de la grossesse sont souvent sur-estimés.
Et jetez-vous sur le bio, évidemment ! Cela vous permettra d’avoir une alimentation saine et moins généreuse avec les additifs …
Un dernier conseil ? Choisissez avec soin votre médecin/sage-femme/gynécologue. La personne chargée de votre suivi médical et nutritionnel doit avoir connaissance des dernières informations scientifiques en matière d’alimentation … Et ne pas juger vos choix !
Et surtout, prenez soin de vous et de votre bébé, que vous fassiez le choix d’une grossesse vegan ou non !
Stéphanie, Consultante & Formatrice Culinaire chez La Véganista
Stéphanie BARTCZAK est Consultante Culinaire spécialisée dans la cuisine 100% végétale. Son dossier presse est disponible sur le site La Veganista.
Elle intervient sur des événements comme le Sirha, le Vegan Summer Fest ou encore le Veggie World.
Auteure du livre Vegan pas à pas, (Ed. Ulmer), elle collabore avec les marques de l’agro-alimentaire et la restauration pour l’élaboration de recettes exclusives végétaliennes (souvent sans gluten et parfois crues).
Fin 2018, est née l’idée d’ un partenariat avec le Centre Européen de Formation : Stéphanie a signé les modules de la spécialisation à la cuisine végétale, désormais annexée au CAP Cuisine déjà commercialisé par le CEF. C’est aujourd’hui la seule formation diplômante et à distance répertoriée dans ce domaine très spécifique. Cela permettra aux futurs restaurateurs de répondre, de façon qualitative, à toutes les demandes clients. La formation est accessible partout en France, elle se compose d’une partie théorique et d’une partie pratique avec 20 recettes pas à pas (photos & vidéos).
Ah, je confirme, on ne mange pas pour 2 ! Au premier trimestre, je mangeais plutôt pour 1/2 ? Pour ce qui est de l’iode, je savais pas encore trop où la trouver, je ne me suis pas encore décidée à lire “Vegan sans carences”. Je vais m’y mettre un jour 😉