Fruit de l’avocatier (Persea Americana) originaire du Mexique qui en est le premier producteur mondial ainsi que le premier consommateur, l’avocat se décline en des dizaines de variétés, dont les couleurs varient de vert à vert-brun. Son gros noyau est en fait un pépin. Ce fruit savoureux a la cote depuis quelques années : il a su conquérir nos cœurs… Et nos palais ! Mais, face au boom de l’avocat, certains pays producteurs (comme le Mexique) ont industrialisé la culture de ce fruit si convoité… Avec tous les risques que cela représente. Sans nous priver de la chair gourmande de l’avocat, essayons toutefois de voir comment moins (mais mieux) le consommer. Mais avant, découvrons ce fruit savoureux :
SOMMAIRE
L’avocat en quelques chiffres :
Très nutritif, l’avocat a un apport calorique modéré (en moyenne 138 kcal/100 g). Grâce à ses lipides (en majorité insaturés), sa texture (pulpe très tendre à maturité), l’avocat s’avère particulièrement digeste et bien supporté. Voyons sa composition :
- 73,23% d’eau
- 2% de protéines
- 14,66% de lipides
- 8,53% de glucides
- 6,7 g de fibres
L’avocat se décline aujourd’hui à toutes les sauces : en hamburger, en tartines, en délicieux guacamole, en salades, en green smoothies…
En version salée : La cuisine mexicaine, d’où vient le fameux guacamole, fait le part belle à l’avocat. Ses feuilles y sont également utilisées comme condiment. En Europe, on le déguste plutôt en salade, ou en classique verrine avocat/crevettes. Aux Antilles et en Amérique centrale, il accompagne le riz et les haricots noirs, avec plus ou moins de piment suivant les régions. En Amérique du Sud, il est souvent écrasé sur du pain servi avec des œufs brouillés.
En version sucrée : Au Maroc, on peut le déguster en jus, additionné de lait et de sucre. Les Malgaches et les Brésiliens le consomment comme dessert, simplement saupoudré de sucre.
L’avocat, fruit de la discorde
De plus en plus apprécié (peut-être de par l’essor de l’alimentation végétale ?), et donc de plus en plus demandé par les consommateurs, l’avocat connaît aujourd’hui une culture intensive. Sa production fait en effet l’objet d’un véritable business et connaît quelques dérives. Si les conditions les plus favorables à sa culture s’étendent de juin à septembre au Mexique (l’un des premiers pays producteurs d’avocats), sa culture se fait en réalité toute l’année pour répondre à la forte demande. Et cela n’est bien évidemment pas sans conséquences sur l’environnement !
On recense, parmi les conséquences environnementales désastreuses :
- Une surexploitation des nappes phréatiques lorsque la pluviométrie est moins favorable. Un chiffre qui parle de lui-même : 1000 litres d’eau sont nécessaires pour récolter 3 avocats !
- A cela s’ajoutent aussi les conditions de transport et de conservation de l’avocat : en bateau pendant 20 jours avec une obligation de réfrigération à 6°C pour un fruit optimal.
- Enfin, l’avocat est devenu plus cher que certains métaux au Mexique ! Cela explique que certains décident de raser les forêts pour y planter, de façon illégale, des avocatiers. Ce qui conduit donc, inévitablement, à la disparition de la faune locale.
Il n’est pas question ici d’inciter au boycott pur et simple de l’avocat ! Je pense qu’il est préférable de mesurer sa consommation et d’en profiter pleinement à la belle saison. Il est alors cultivé dans des conditions optimales, avec moins d’impacts sur la Planète. Voici donc 2 recettes coups de cœur, si vous souhaitez le consommer raisonnablement :
1 fruit, 2 desserts gourmands
Smoothie d’avocat aux fruits secs :
Cette recette est très riche, pour un petit déjeuner de champion ou un goûter revigorant. Il vous faudra :
- Un avocat bien mûr
- 3 dattes
- 2 figues séchées
- 1cc de miel
Dans un blender, mixez tous les ingrédients, servez puis dégustez immédiatement. Vous pouvez ensuite décorer votre verre avec quelques morceaux de dattes, ou de figues, de la poudre d’amande ou de coco…
Crème au chocolat à l’avocat :
- 1 avocat bien mûr
- 100g de chocolat noir
- 50 à 80g de miel
Dans un blender, mixez tous les ingrédients, puis placez une bonne heure au réfrigérateur. Au dressage, vous pouvez ajouter des morceaux de fruits ou encore quelques oléagineux (amandes, noisettes, noix de cajou…). Mettez ensuite vos amis au défi de trouver l’ingrédient mystère de votre crème au chocolat !
Quelles alternatives en cuisine ?
Et si vraiment, vous ne souhaitez plus en consommer, sachez qu’il existe des alternatives plus locales, à décliner selon vos envies culinaires. Ainsi, notez que d’autres aliments, comme l’avocat, regorgent de lipides non-insaturés, notamment les oléagineux : les amandes, les olives, les noix, les noisettes… Et, bien sûr, les huiles végétales qu’on en extrait.
Il est essentiel de les consommer quotidiennement. Cela permet en effet de diversifier notre alimentation et de ne pas nous nourrir exclusivement des lipides issus de l’animal.
On utilise parfois l’avocat comme base en pâtisserie végétale, en remplacement des œufs. Sa chair tendre, réduite en purée, peut être remplacée par de la compote de pommes, plus locale. Quant au classique guacamole, on peut le remplacer par d’autres tartinades tout aussi savoureuses et à la texture crémeuse. Ainsi, on ne présente bien sûr plus le houmous, qui a su gagner nos cœurs ! Et pourquoi pas tenter un houmous de butternut, pour varier les plaisirs, à la saison fraîche ? (Voir l’article : “Houmous de butternut à la noisette”)
La France cultive un certain nombre de légumineuses (lentilles, pois, fèves…). Ces légumineuses peuvent être mixées pour donner des crèmes à dipper à l’apéro ou garnir nos sandwiches. Je vous recommande, par exemple, ces quelques associations culinaires :
- Les lentilles corail & le poivron rouge
- Le petit pois & la menthe
- La fève & la coriandre
Décidons de manger mieux, pour notre santé et celle de notre Planète !
Stéphanie, consultante et formatrice culinaire chez La Véganista
Stéphanie BARTCZAK est Consultante Culinaire spécialisée dans la cuisine 100% végétale. Son dossier presse est disponible sur le site La Veganista.
Elle intervient sur des événements comme le Sirha, le Vegan Summer Fest ou encore le Veggie World.
Auteure du livre Vegan pas à pas, (Ed. Ulmer), elle collabore avec les marques de l’agro-alimentaire et la restauration pour l’élaboration de recettes exclusives végétaliennes (souvent sans gluten et parfois crues).
Fin 2018, est née l’idée d’ un partenariat avec le Centre Européen de Formation : Stéphanie a signé les modules de la spécialisation à la cuisine végétale, désormais annexée au CAP Cuisine déjà commercialisé par le CEF. C’est aujourd’hui la seule formation diplômante et à distance répertoriée dans ce domaine très spécifique. Cela permettra aux futurs restaurateurs de répondre, de façon qualitative, à toutes les demandes clients. La formation est accessible partout en France, elle se compose d’une partie théorique et d’une partie pratique avec 20 recettes pas à pas (photos & vidéos).
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