Non, la méthode BISOU n’est pas une super technique pour embrasser son crush… Mais bel et bien d’une méthode infaillible pour ne pas céder aux sirènes de la surconsommation !
Aux origines de la méthode :
Cette méthode a été créé lors d’un moment de fulgurance incroyable un beau matin pluvieux du printemps 2016, en pleine rédaction de notre premier livre « J’arrête de surconsommer – 21 jours pour sauver la planète et mon compte en banque » (Eyrolles, mars 2017).
Alors que nous avions répertorié cinq profils de surconsommateurs dans lesquels le lecteur allait pouvoir se reconnaître afin de mieux comprendre sur quoi il allait lui falloir travailler, il nous manquait une idée, un concept, pour résumer tout cela.
Un outil qui servirait à tout le monde, quelque soient ses difficultés particulières en tant que consommateur. C’est alors que la méthode BISOU m’est apparue, comme descendue du ciel ! Cinq lettres, un acronyme, une méthode inoubliable qu’on pourrait amener partout avec nous !
Mais oui, mais c’est bien sûr ! Je sais, cela peut paraître étrange, mais ma foi, l’inspiration est un être à part entière parfaitement incontrôlable, il faut faire avec !
Qu’est-ce que la méthode BISOU ?
Il s’agit d’un moyen mnémotechnique qui nous permet de nous poser cinq questions essentielles avant l’acte d’achat.
C’est une grille d’analyse que chacun peut s’approprier personnellement et qui lui permettra de savoir si l’achat qu’il prévoit est en adéquation avec ses besoins et ses valeurs, et non dicté par les stratégies marketing toujours plus inventives et pressurisantes.
Aussi, dès qu’une pulsion d’achat pointe le bout de son nez, je vous propose de vous poser les questions suivantes :
B comme Besoin
« A quel besoin cet achat répond-il chez moi ? »
Attention : La méthode BISOU est relayée à tout va sur internet, et les trois quarts du temps, il y a un contre-sens sur cette première question ! Il ne s’agit pas de savoir si nous avons besoin de cet objet, cela est abordé plus loin dans la méthode ! Non, ici il est question de nous interroger sur nos besoins à nous, en particulier nos besoins psycho-affectifs.
En effet, les marques l’ont bien compris, nous achetons énormément avec notre affect. Quelques exemples :
- Parfois nous pouvons nous sentir mal dans notre peau, notre confiance en nous est en berne, nous ne nous sentons pas valorisés : nous avons alors tendance à acheter des nouveaux vêtements plus qu’il n’en faut, ou bien des cosmétiques pour nous chouchouter.
- Il arrive aussi que nous fassions des achats pour tenter de maintenir ou d’améliorer une relation avec des personnes : c’est toute la question des cadeaux.
I comme Immédiateté
« En ai-je besoin immédiatement ? »
A moins que votre unique paire de chaussure ait rendu l’âme en cours de journée, la réponse est sûrement non !
Les entreprises font tout pour nous faire acheter les plus vite possible. Les promotions sont toujours limitées dans le temps, et un temps très court, évidemment !
Les magasins de vêtements de la fast fashion renouvellent leurs collections un nombre incalculable de fois dans l’année, donc si vous voulez cette robe, c’est maintenant, le mois prochain il sera trop tard !
Mes conseils :
- Fermer les écoutilles et se protéger le plus possible de la publicité : Stop Pub sur la boîte aux lettres, désabonnement des newsletters promotionnelles et passer le moins de temps possible sur les écrans, que ce soit la télévision ou les réseaux sociaux.
- Avoir toujours en cours une liste d’envies. Noter son envie avec la date et n’y revenir que 15 jours plus tard. Dans plus de la moitié des cas, elle aura disparu.
S comme Semblable
« Ai-je quelque chose de semblable qui pourrait faire l’affaire ? »
Cela peut-être un autre objet que l’on peut utiliser pour la fonction désirée. Mais on peut également explorer les questions de la location, du prêt, du troc, du don… Pourquoi ne pas acheter un appareil à raclette à deux avec ses voisins ?
O comme Origine
« Quelle est l’origine de ce produit ? »
- Où a-t-il été fabriqué ? A-t-il traversé le globe pour venir jusqu’à moi ?
- En quelle matière est-il fabriqué ? Est-ce une matière qui nécessite beaucoup de ressources et de pollution pour son extraction et son exploitation (pétrole, coton…) ?
- Quels sont les impacts de ce produit sur ma santé ?
- Qui l’a fabriqué et dans quelles conditions ? Les personnes qui ont travaillé tout au long de la chaîne pour me fournir cet objet le font-elles dans des conditions décentes ?
Cela peut paraître nébuleux et fastidieux, mais on peut déjà commencer par quelques pistes simples : acheter au maximum local ; se fier aux labels (bio, commerce équitable) ; acheter au maximum des produits bruts pour ne pas avoir à décrypter des étiquettes à rallonges qu’on croirait issues d’une langue étrangère.
U comme Utilité
« Cet objet va-t-il m’être utile ? »
Combien de fois vais-je l’utiliser dans une année ? Va-t-il réellement impacter mon confort durablement ? Est-ce que je vais réellement m’en servir ou risque-t-il de finir par prendre la poussière dans mon placard dans quelques jours ?
Vous le voyez, la méthode BISOU est totalement adaptée à chacun puisque chaque réponse sera différente en fonction de la personne.
Mais c’est déjà une très bonne base pour lutter contre les achats compulsifs puisque rien que le fait de différer son achat, c’est gagner 50% de la bataille ! Elle nous permet également d’interroger notre rapport à la consommation et d’en reprendre le contrôle.
Si vous souhaitez aller plus loin, la méthode BISOU est détaillée intégralement dans notre nouveau livre paru le 3 janvier 2020, « L’abus de consommation responsable rend heureux » (éd. Eyrolles).
Marie Duboin, auteure du blog La Salade à Tout
Marie DUBOIN est co-auteure du livre « J’arrête de surconsommer, 21 jours pour sauver la planète et mon porte-monnaie » (Eyrolles 2017), auteure du blog lasaladeatout , et co-fondatrice du groupe Facebook « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme ».
Également conférencière et rédactrice web, Marie a un message à faire passer : “peu importent les freins que l’on a, notamment financiers, on peut tous aller vers une consommation plus responsable, et c’est un chemin passionnant et joyeux !”
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