Le Syndrome du colon irritable (SCI)

Syndrome du colon irritable

Le syndrome du colon irritable (SCI) est un trouble fonctionnel qui se manifeste par des douleurs abdominales récurrentes, des inconforts et un transit très irrégulier.  Sans gravité particulière, il perturbe toutefois beaucoup le quotidien et nécessite une prise en charge globale pour éviter qu’il ne s’installe durablement. On parle plus rarement de « mauvaise humeur », de fatigue et léthargie qui vont de pair… Le diagnostic est médicalement posé quand ces symptômes se répètent régulièrement sur au moins trois mois. 

Système gastro-intestinal & microbiote

Le colon ou gros intestin représente la partie terminale du tube digestif situé à la suite de l’intestin grêle et juste avant le rectum. Notre tube digestif directement en contact avec l’extérieur par l’alimentation qui y transite, est tapissé par une muqueuse aux multiples replis riche d’un microbiote, comme la peau, la bouche, les poumons, le vagin… Possèdent le leur.

Le microbiote est un petit monde aussi peuplé que notre corps l’est de cellules : 10¹⁴ micro-organismes : bactéries, virus et parasites variés, champignons non-pathogènes qui vivent dans un environnement spécifique. 

Or, chaque individu ayant son fonctionnement propre, a son milieu intérieur spécifique. Nous avons donc chacun notre microbiote, dont la composition est aussi personnelle que le sont nos empreintes digitales. 

Ces micro-organismes sont répartis sur le mucus (un biofilm protecteur) qui recouvre les parois de notre système digestif. 

Notre microbiote intestinal est notre flore intestinale, notre « jardin » plus ou moins « touffu » selon le pH du milieu. Dans l’estomac très acide, il est clairsemé.  Mais plus on avance dans le tube digestif et plus les sucs digestif agissent, plus la flore sera peuplée, avec une concentration maximum dans le colon. 

Et tout ce petit monde vit en symbiose avec notre organisme… La recherche biologique et médicale reconnaît maintenant son rôle dans notre santé, notamment dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. 

L’altération de notre flore, que l’on appelle dysbiose, maintenant reconnue comme une cause possible de phénomènes inflammatoires, de maladies auto-immunes, de troubles nerveux… Accompagne le syndrome du colon irritable, causant affaiblissement de la barrière intestinale (perméabilité) et micro-inflammations ! 

Les causes du syndrome du colon irritable

Le syndrome du colon irritable peut être associé à différentes causes : 

  • L’alimentation, causant des intolérances propres à chacun :gluten, lactose, ou encore FODMAPS .
  • Des agressions régulières de la barrière intestinale : alcool, café, épices, additifs alimentaires…
  • Un système nerveux autonome déséquilibré par un stress permanent : vie moderne, hypersensibilité personnelle, facteurs psychosociaux…
  • Des facteurs hormonaux chez les femmes
  • Une prise de médicaments sur le long terme :  antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes…
  • Une hyper-réaction inappropriée du système immunitaire
  • Une hypersensibilité viscérale à la douleur
  • Trop de sport intensif

Comment appréhender l’alimentation ? 

Syndrome du colon irritable : alimentation

La pratique a montré que différentes approches alimentaires ont pu soulager ce symptôme. Bien que le syndrome du colon irritable soit particulier, l’approche que je vous donne là peut être intéressante pour d’autres maux de l’intestin. Il s’agit avant tout de comprendre le fonctionnement de cette zone de notre organisme et de l’aider à fonctionner le plus sainement. 

L’alimentation sans FODMAP

Les FODMAP sont les Fermentescibles Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols. C’est l’alimentation la plus conseillée par le corps médical, à juste titre puisqu’elle soulage environ 70 % des cas. 

Les FODMAP sont des glucides particuliers qui fermentent au contact des bactéries de la flore intestinale. Ils produisent alors distensions et ballonnements, et altèrent la muqueuse du colon, provoquant inflammations et douleurs. Ce sans compter que notre organisme peine à les absorber.

Ces sucres à chaîne courte se retrouvent dans de très nombreux aliments, dont vous pourrez trouver la liste facilement, mais qui risque de vous laisser sceptiques quant à la difficulté de mise en place d’une telle diète. 

Protocole : 

Pendant 4 à 6 semaines, supprimez de votre alimentation les aliments les plus riches en FODMAP :

  • Pommes, poires, melons, cerises
  • Poireaux, oignons, ail, artichauts, choux-fleurs, champignons 
  • Lentilles, pois-chiche, soja
  • Noix de cajou, pistaches
  • Lait et produits laitiers
  • Produits à base de blé, seigle

Vous aurez donc consommé pendant 1 à 2 mois, une alimentation pauvre en FODMAP. Il s’agira alors de constater si votre confort abdominal s’est amélioré. 

  • Si OUI, vous suivrez un plan progressif de ré-introduction des aliments (par famille) en observant pour chacun votre tolérance individuelle. Cela vous permettra peut-être d’en supprimer certains. Cette diète accompagnée de compléments appropriés devrait permettre à votre intestin de se restaurer.
  • Si NON, réintroduisez progressivement les aliments, mais cherchez les causes ailleurs. 

Les naturopathes reconnaissent l’intérêt de ce protocole, mais restent sceptiques. En effet, une diète sans FODMAP signifie éliminer de son alimentation beaucoup de fibres, donc de prébiotiques… ce qui équivaut à priver d’alimentation nos bactéries indigènes qui vont donc dépérir et altérer notre santé intestinale ! 

Il faut donc rester vigilant(e) à consommer tout de même des végétaux autorisés :

Veillez par ailleurs à ne faire durer cette diète que le temps nécessaire. Bien sûr, viandes, poissons, œufs sont sans conséquence sur ce protocole. 

Remarque : pour que les choses soient claires, les prébiotiques (fibres et autres…) sont les aliments des probiotiques (bactéries et autres qui peuplent notre intestin). 

L’attention aux intolérances alimentaires

Sans parler de FODMAP, une intolérance alimentaire qui vous serait propre peut déclencher une réaction immunitaire, donc inflammation et éventuellement des douleurs et une perméabilité intestinale. Je vous conseille ainsi de tester :

  • La levure
  • Le lait
  • Les œufs
  • Le blé
  • Les poissons et fruits de mer
  • Les cacahuètes…

Par exemple, commencez par les produits laitiers : éliminez-lez tous de votre alimentation pendant 2 semaines, puis réintroduisez progressivement le yaourt pendant 5 jours. Si tout est ok, ajoutez le fromage progressivement 5 jours, puis le lait… Ainsi, avec patience vous pourrez éliminer ce qui ne vous convient pas. 

Syndrome du Colon Irritable : et si c’était le gluten ?

Blé, avoine, seigle, orge… Sont autant d’aliments qui contiennent du gluten. Même les personnes qui n’ont pas la Maladie cœliaque peuvent développer des symptômes de syndrome du colon irritable à cause du gluten. La réponse la plus efficace s’avère alors d’arrêter le gluten pendant 3 semaines et constater ! 

De toute façon, on reconnaît les effets délétères du gluten sur la barrière intestinale avec d’autant plus d’intensité que la personne souffre déjà de SCI. 

Les blés, seigle… Etant répertoriés FODMAP,  il est conseillé d’aller vers une alimentation qui les limite. 

Les produits et habitudes agressifs pour l’intestin 

Différents produits et habitudes viennent jouer sur la santé de notre intestin. Ainsi, l’alcool aggrave les possibles inflammations intestinales et accroît la porosité intestinale. Le piment et le poivre sont aussi des épices agressives qui intensifient le syndrome du colon irritable. 

Les additifs alimentaires de synthèse n’étant pas reconnus par le système immunitaire peuvent entraîner des inflammations. On conseille de porter une attention particulière sur :

  • Les desserts gélifiés
  • Les glaces (même aux laits végétaux)
  • Ainsi que les produits de boulangerie industrielle

En effet, les carrhagénanes et les gommes de cellulose couramment utilisés seraient érosifs pour le mucus intestinal. 

Parfois, trop de produits gras influencent la motilité intestinale, donc son confort. 

Manger trop vite et dans le stress, boire en grande quantité en une fois, même pour l’eau… Sont également des habitudes aggravantes. 

Quelles recommandations pour le Syndrome du Colon Irritable ? 

Syndrome du colon irritable

L’alimentation type Paléo

Pour soulager le syndrome du colon irritable, mettez en place petit à petit une alimentation type Paléo. Celle-ci ressemble beaucoup à la diète ancestrale prônée par le Dr Jean Seignalet dans « L’alimentation ou la troisième médecine ». Elle élimine céréales, légumineuses et la plupart des produits laitiers pour promouvoir plutôt :

Graines de tournesol, Greenweez

Si cela n’est pas suffisant à soulager le syndrome du colon irritable, ou plus conventionnellement, faites-vous accompagner dans la mise en place d’un régime sans FODMAP. 

Les prébiotiques

Consommer des fibres à titre de prébiotiques, c’est-à-dire de nourriture pour les micro-organismes qui composent notre flore, et ainsi rehausser en quantité et en variété les bactéries qui peuplent notre intestin. 

Les fibres se trouvent dans tous les végétaux. Il existe les fibres solubles et insolubles. Si les solubles sont plus difficiles à digérer, les insolubles ne poseront pas de problème :

L’une de celles-ci est le Psyllium. Actuellement très connu dans le milieu du bien-être, il aide à régulariser le transit et à entretenir le mucus intestinal, d’où son intérêt quand on souffre du syndrome du colon irritable.

Les probiotiques

L’apport de probiotiques reste une question, car si les bactéries apportées peuvent ponctuellement enrichir la flore et avoir des effets positifs sur le confort, il n’est pas dit que les souches proposées s’installent… Certaines souches peuvent être essayées sur des périodes courtes, à renouveler. Faites-vous alors conseiller par un professionnel de santé. 

Plus général et plus doux, consommez des aliments lacto-fermentés. (Voir l’article : “Aliments lacto-fermentés : aliments santé !)

Quelques huiles essentielles alliées

En cas de syndrome du colon irritable, certaines huiles essentielles seront très utiles pour offrir plus de confort au quotidien et ré-harmoniser l’ensemble des fonctions digestives. Vous pourrez ainsi les utiliser en massage 2 à 3 fois par jour. Préparez alors un flacon contenant 10 % d’huile essentielle dans une huile végétale. 

  • L’huile essentielle de basilic exotique est une antispasmodique de la sphère gastro-intestinale, efficace contre les ballonnements… 
  • L’huile essentielle d’estragon, aux vertus très proches, soulage quant à elle les spasmes neuromusculaires. 
  • Mais aussi, l’huile essentielle de camomille romaine. Calmante nerveuse, anti-inflammatoire et anti-douleur, elle s’avère également très adaptée. 
  • Ou encore, l’huile essentielle de Laurier noble, qui soutient le système nerveux autonome et nettoie le tube digestif des germes intrus… 

Quelques autres alliés

L-Glutamin 800, Be-Life

La glutamine est un acide aminé nécessaire à l’entretien et à la régénération de la paroi intestinale et permet donc de ré-installer une juste perméabilité intestinale. On la trouve normalement dans une alimentation équilibrée. Mais, en cas de syndrome du colon irritable, il y a besoin d’un apport en complément. 

Syndrome du colon irritable : curcuma, Nat & Form

Le curcuma est quant à lui un anti-inflammatoire reconnu. Vous pouvez certes l’intégrer dans votre cuisine au quotidien, mais en extrait sur 8 semaines, il soulage les symptômes du SCI ! 

Pour maintenir une bonne santé intestinale, la solution la plus sûre reste de réguler son hygiène de vie. En parallèle d’une prise en main de l’alimentation, il s’agit de gérer l’état psycho-émotionnel. Ainsi, la relaxation, l’hypnose, la cohérence cardiaque, le yoga, les massages, la réflexologie sont à explorer selon vos affinités. Voici quelques ressources utiles :

L’exercice physique en plein air doit aussi devenir régulier : marche, vélo, natation… 

Je vous souhaite une meilleure santé intestinale ! 

Martine Calvet – Naturopathe

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