Le gingembre, une épice “so hot” ?

Le gingembre (Zingiber officinale) est une plante originaire d’Inde dont on utilise le rhizome en cuisine et en médecine traditionnelle. Cette tige souterraine est une épice utilisée traditionnellement dans la cuisine asiatique, notamment dans la cuisine indienne. En Occident, il est utilisé depuis fort longtemps pour la confection des pains d’épices et du ginger ale. Et, aux quatre coins du Monde, on l’utilise pour soulager les rhumatismes, les nausées, les rhumes et les maux de tête. Il se consomme frais, en poudre, en tisane, en sirop, confit, en capsules… Quant à sa réputation d’aphrodisiaque ? Aucune étude scientifique ne l’a démontré jusqu’à aujourd’hui.

Généralités sur le gingembre :

Le gingembre contient 60% d’amidon, mais aussi des protéines, des fibres, des antioxydants, de la vit B9, de l’iode et du manganèse.

Il a un goût légèrement poivré, une saveur chaude, mais peut aussi être légèrement piquant. Les jeunes rhizomes seront plus juteux avec une saveur douce, les plus mûrs sont plus fibreux, au goût plus fort, voir piquant.

Une oléorésine ainsi qu’une huile essentielle peuvent être extraites du gingembre. L’huile essentielle de gingembre est connue pour ses vertus digestives et anti-inflammatoires, comme anti-vomitif et comme antitussif.

L’Inde et la Chine en sont aujourd’hui les plus gros producteurs mondiaux, suivis par l’Indonésie et le Nigeria. Mais on en produit aussi en Australie, à Hawaï, en Jamaïque, au Venezuela et au Pérou.

L’histoire du gingembre :

Le gingembre est une star de la médecine traditionnelle chinoise, et de la médecine ayurvédique depuis plus de 5000 ans. En Chine, le rhizome servait à protéger le corps contre les maladies liées au froid et à l’humidité.

Des traces du gingembre se retrouvent partout dans le monde, et dans de nombreuses cultures. Présent dans des textes antiques Chinois et Indiens, cité par Confucius, il sert au rituel de momification de l’Égypte antique. Il débarque en Grèce et dans l’Empire romain via les marchands arabes, puis se répand en Europe au Ier siècle. Dioscoride et Pline l’Ancien en font mention dans leurs écrits médicaux, notamment pour son action favorisant l’expulsion des gaz intestinaux.

Au IXe en France, le gingembre est l’une des épices des plus connues car nettement moins onéreuse que le poivre.

En Angleterre, Henry VIII (1491 – 1547) apprécie particulièrement cette épice. Il le recommandera même pour lutter contre la peste.

Au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen décrit le gingembre comme tonique, fortifiant, antiseptique, et idéal pour lutter contre les refroidissements.

A partir du XIIIe siècle, les arabes et les portugais commencent à la cultiver en Afrique. Début XVIe, le gingembre arrive aux Antilles, puis au Brésil au XVIIIe, et en Australie au milieu du XXe.

Le terme « gingembre » est issu du sanskrit shringavera, qui veut dire « en forme de bois de cerf ». Le grec ziggiberis, puis le latin zingiber, donneront « gingibre » en français, et finalement « gingembre ».

Le gingembre en cuisine :

Le gingembre se conserve au réfrigérateur, mais il faudra faire attention à l’humidité. Il peut se conserver simplement dans un endroit sec, dans un bocal en verre par exemple. Il supporte également bien la congélation, et la déshydratation.

Gingembre frais
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  • Frais, le gingembre se marie aux sautés et aux currys, aux soupes, ou encore aux plats de poisson. On l’ajoutera de préférence en fin de cuisson afin de préserver son arôme. On peut aussi l’ajouter cru dans une vinaigrette. Personnellement, je l’affectionne particulièrement en infusion avec un peu de citron et de miel.
  • Mariné, on le sert avec les sushis, les sashimis, les nouilles asiatiques. On le retrouve dans toute la cuisine japonaise, où il est mariné dans du vinaigre de riz.
Gingembre confit, Pépite
  • Confit ou cristallisé, il entre dans la composition de biscuits, gâteaux ou de confiseries.
  • Séché et moulu, on le retrouve en pâtisserie ou en confiserie, puddings et entremets. Il compose le mélange quatre-épices, avec le clou de girofle, la noix de muscade et la cannelle. Mais on le retrouve aussi dans le Masala, ou encore dans le thé Chaï. Et, bien sûr, dans le pain d’épices (gingerbread, en anglais) !
Infusion 3 gingembres, Pukka
  • En boisson : présent dans l’hypocras (boisson à base de vin), on le retrouve aussi en jus, en soda (ginger ale), en sirop, en digestif, dans les rhums arrangés, ou encore dans divers thés et infusions.

Le gingembre, un alicament ?

La médecine chinoise utilise le gingembre depuis plus de 3000 ans pour des maux allant de l’asthme aux hémorroïdes. Plusieurs études ont par ailleurs permis de mettre en évidence les propriétés anti-nausées du gingembre. D’ailleurs, les marins chinois en mâchaient pour lutter contre le mal de mer.

On lui attribue également des fonctions de :

  • antimigraineux,
  • anti-inflammatoire,
  • antioxydant,
  • Stimulant général du système immunitaire,
  • aide à lutter contre la fièvre, et les états grippaux,
  • soulage les spasmes digestifs et intestinaux, les ballonnements,
  • anticoagulant, il fluidifie le sang,
  • Prévient les nausées lors d’une grossesse (à raison de 2g max/jour),
  • augmente le métabolisme, fait baisser la glycémie, et accélère le passage du bol alimentaire.

En interne :

Vous pouvez le consommer en infusion à raison d’ 1g de gingembre frais pour 150 ml d’eau chaude 3 fois par jour. Le dosage s’adaptera à l’usage que vous souhaitez en faire : nausées, douleurs, digestion…

Gélules de gingembre bio, Nat & Form

Par ailleurs, on le trouve facilement sous forme de gélules, auquel cas on se référera à la posologie indiquée.

En externe :

huile essentielle de gingembre

En premier lieu, vous pouvez frictionner la partie du corps à traiter avec de l’huile essentielle de gingembre ou de la teinture mère.

Par ailleurs, pour les maux de gorge, vous pouvez vous gargariser avec une décoction de gingembre. Ou alors une cuillère à café de teinture mère dans de l’eau tiède.

Contre-indications :

Les risques liés à la consommation du gingembre sont faibles, mais il en existe. Ainsi, les femmes enceintes doivent en parler à leur médecin si on souhaite faire une cure. Par ailleurs, le gingembre étant un anticoagulant, il faudra éviter d’en consommer si on est sous traitement.

Claire C.

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