Les bouffées de chaleur sont-elles synonyme de ménopause ?

Bouffées de chaleur

Il est un âge de la vie des femmes où une « mode » très gracieuse s’installe… Je parle de ce frémissement de petits objets colorés agités par une main nerveuse pour rafraîchir un visage ou un décolleté : éventail subrepticement replié, mais toujours gardé à portée pour une prochaine envolée ! Et l’on se dit : …Ménopause ?

Oui, ces sensations de chaleur subite et passagère qui envahissent le visage, le cou, la poitrine de ces quinquagénaires sont bien dues à la ménopause, à laquelle bon grès, mal grès toutes les femmes sont invitées (quelques 30 % cependant passent ce cap sans besoin d’éventail). Ces bouffées sont d’autant plus déstabilisantes qu’elles peuvent surprendre à n’importe quel moment de vie, sans prévenir. Elles se propagent du front à la poitrine, comme une vague d’intensité imprévisible… et disparaissent, généralement en 30 secondes, à cinq minutes.

Ce phénomène de bouffée de chaleur rayonnant sur la peau du visage et du buste, provoquant des rougeurs et des transpirations excessives, suivies d’un refroidissement brusque, de frissons… est très souvent lié à des variations hormonales et la ménopause en fait partie, mais il serait un peu réducteur de dire que c’est la seule cause, nous le verrons plus bas.

Quant il s’agit de ménopause :

A cette période de la vie des femmes, où leurs ovaires arrivent à épuisement du stock d’ovules fécondables, les taux de progestérone et en conséquence d’œstrogène deviennent fluctuants… Alors des symptômes s’installent et souvent les bouffées de chaleur sont le premier signe de ce passage. C’est la préménopause (ou périménopause) dont la durée et l’expression varie selon les femmes de 2 à 5 ans.

Ces vagues de chaleur surviennent à toute heure, mais le plus souvent la nuit, on parle de sueurs nocturnes. Elles sont très désagréables et peuvent être à l’origine de troubles du sommeil, nervosité, fatigue… 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la ménopause : rdv sur cet article.

Mais quel est le lien entre hormones et chaleur ?

Les œstrogènes jouent un rôle essentiel dans la régulation de la température corporelle chez les femmes, car la régulation du système hormonal dépend de l’hypophyse, elle même régulée par l’hypothalamus.

Petite structure cérébrale essentielle, l’hypothalamus est le véritable centre de contrôle de nos fonctions biologiques et de l’homéostasie de notre organisme. Il est donc régulateur de la température corporelle.

Les fluctuations hormonales perturbant la sensibilité de l’hypothalamus, il croit à une surchauffe, provoque une dilatation des vaisseaux sanguins de la peau visant à évacuer la chaleur vers l’extérieur. En même temps les glandes sudoripares s’activent… d’où cet inconfort de chaleur en bouffées, de suées, de frissons.

Puis le système nerveux autonome lui permet rapidement de se réguler, et de revenir à une température normale.

Il existe d’autres types d’instabilité hormonale :

Effectivement, tout ce qui peut entraîner des changements hormonaux peut aussi provoquer cette sensation… car influence sur l’hypophyse et rétrocontrôle de l’hypothalamus :

  • Avant ou pendant les règles, un déficit d’œstrogènes peut emmener des bouffées de chaleur.
  • La variabilité des œstrogènes pendant la grossesse peut, de la même façon, provoquer des sueurs nocturnes (d’autant plus qu’une hyperthyroïdie peut parfois survenir).
  • En effet, l’excès d’hormones thyroïdiennes entraîne des signes comme des palpitations, de la transpiration, des bouffées de chaleur, etc. C’est le cas de l’hyperthyroïdie, mais il peut s’agir aussi du déséquilibre d’un traitement pour la thyroïde.
  • Une opération chirurgicale des ovaires (ex : hystérectomie) va déséquilibrer momentanément les hormones sexuelles et provoquer ces troubles climatériques. 
  • Une accumulation temporaire d’œstrogènes dans l’organisme peut être due à une fatigue du foie, ceci peut emmener des symptômes tels que les bouffées de chaleur.
  • Ce phénomène peut toucher aussi les hommes… Par exemple, en cas d’hypogonadisme, ses testicules peuvent produire une petite quantité d’œstrogènes, et ainsi déséquilibrer l’hypothalamus… 
  • Le tissu graisseux fabriquant des hormones oestrogéniques, l’excès de poids favorise aussi ce déséquilibre, pour les femmes comme pour les hommes, donc les bouffées de chaleur… entre autres conséquences ! 
  • Toute sécrétion d’hormones causée par divers types de tumeur… mais aussi par la prise de médicaments contre l‘hypertension artérielle, ou certains antidépresseurs… peut causer cet inconfort. 
  • Des périodes de stress prolongées entraînent une élévation chronique du taux de cortisol (hormone du stress). Un des symptômes de ce burn-out des surrénales (qui sont des glandes endocrines produisant, bien qu’en petite quantité, des œstrogènes) est les bouffées de chaleur, avec les vertiges, l’hypoglycémie, etc.
  • Mais, toute crise d’angoisse aiguë, crise de panique brutale… peut aussi être source de bouffées de chaleur, perte de contrôle, palpitations, etc. 
  • Dans l’hypoglycémie liée au diabète, l’organisme sécrète des substances comme l’adrénaline et la noradrénaline qui vont enclencher les mécanismes de production de sueur et une sensation de malaise. 
  • Plus indirectement, certaines affections du système hormonal peuvent causer l’apparition d’altérations inflammatoires de la peau, telles que la rosacée et l’acné entraînant rougeurs et bouffées de chaleur.
  • Ou, simplement, une émotion pour les personnes qui rougissent, certaines phobies… 
  • Ou l’excès de chaleur ambiante que certains organismes ont du mal à gérer. 
  • Et également, la consommation d’alcool, de caféine, d’épices, de tabac dont l’assimilation est tellement propre à chacun !

Comment réagir ?

Si les bouffées de chaleur deviennent très fréquentes et nuisent à votre qualité de vie, consultez votre médecin. Il prescrira dosage d’hormones et bilans sanguins, ce qui lui permettra de vérifier la cause et de mettre en place conseils et/ou traitement.

Comment retrouver le bien-être ?

Une fois le diagnostic posé, il est tout à fait possible qu’il soit proposé un traitement hormonal substitutif (THS). Sachant bien, actuellement, que ceux-ci entraînent des risques secondaires, il est conseillé d’y réfléchir sereinement avec vos professionnels de santé préférés.

Dans les cas de déséquilibre des hormones thyroïdienne, c’est aussi une hormonothérapie substitutive qu’il vous est souvent prescrite… mon conseil est le même : réflexion avisée avant de s’engager, car ces traitements sont généralement à vie.

En première intention, et dans tous les cas en accompagnement, le conseil devrait être d’assainir son hygiène de vie, les causes étant bien souvent liées aux modes de vie et à l’environnement : alimentation, perturbateurs endocriniens, stress chronique… qui peuvent entraîner une dominance œstrogénique, en tout cas une perturbation de l’hypothalamus et ainsi de la thermorégulation.

Solutions naturelles :

  • Alimentation : la plus naturelle, simple, locale et de saison possible !

Privilégiez les graisses insaturées, surtout les « Oméga 3 » que notre corps ne sait pas synthétiser, ils offrent beaucoup d’avantages qui vous permettront de calmer les bouffées de chaleur et les troubles annexes (petits poissons gras ou compléments alimentaire de qualité en capsules)

Réduisez les graisses saturées, animales (viandes rouges, charcuteries, produits laitiers) et végétales (fritures, huiles hydrogénées présentes dans tous les produits industriels : palme, etc.)

La consommation de protéines est toutefois nécessaire (1 fois/jour), l’important est de choisir la qualité. Si vous mangez viande, œufs, produits laitiers, veillez à ce que les animaux ne proviennent pas d’élevages intensifs, car les quantités d’antibiotiques qu’ils reçoivent influencent votre organisme, en perturbe le système hormonal.

Choisissez plus souvent poulet, poissons, fromages frais chèvre ou brebis pour ne pas acidifier l’organisme.

Je vous encourage à consommer, en quantité raisonnable, des légumineuses, (trempées auparavant), des céréales complètes à demi-complètes, des produits à base de soja qui sont des protéines végétales.

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Lentilles corail bio 500g

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Farine complète 5 céréales bio 3kg

Pour les fibres, et les minéraux nécessaires (Mg, Zn, Ca, Se…) : des légumes de saison (dont choux divers, épinards, herbes… ), des amandes et noix, des graines germées.

Remplacez au maximum (voire supprimez!) les produits sucrés (laitages, farines blanches, viennoiseries, baguette, céréales soufflées et autres sucreries industrielles) par des desserts maisons avec des fruits cuits, de bonnes farines, un peu de bon sucre, de la cannelle, du cumin…

Autre avantage non négligeable : une telle alimentation saine et équilibrée, sans abuser d’épices, d’excitants (café, thé, alcool, tabac…) permet de réduire nombre de problèmes de santé et de prendre de l’âge en restant en forme ! 

  • La phytothérapie :

Pensez qu’une mauvaise fonction hépatique entrave la gestion des œstrogènes, donc favorise les bouffées de chaleur. Je vous encourage donc à l’entretenir par un drainage systématique aux changements de saison : Chardon-marie, artichaut, fumeterre, etc.

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Chardon Marie bio x 200 gélules

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GELULES FUMETERRE plante 200 gélules dosées à 200mg.

Pour soulager des bouffées de chaleur, de nombreuses plantes peuvent être proposées. Les classiques : le gattilier lors d’une périménopause, en TM (teinture mère) le Framboisier en infusion, le Cimicifuga (ou Actée à grappes noires) en gélules, etc.

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Feuilles de framboisier pour infusion 25g

En Gemmothérapie, que j’apprécie particulièrement pour sa simplicité d’extraction des principes actif des plantes et son efficacité : 

  •  Les MG (macérats glycérinées) de Mélilot ou d’Airelle sont utiles, entre autres, pour lutter contre les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. 
  • Le MG de Figuier est reconnu pour réguler le système endocrinien, plus il a des propriétés calmantes et anti-stress. 
  • Le MG de jeunes pousses de Romarin a une action sur la sphère hépatobiliaire, il aide l’organisme à se détoxifier et à se débarrasser des hormones qui ne sont plus utiles. 
  • Certaines plantes contiennent des phytoœstrogènes, elles peuvent aider à compenser le manque d’œstrogènes dans l’organisme : la Sauge sclarée, en MG par exemple, mais aussi Houblon, Trèfle rouge…

La sauge sclarée peut être utilisée en HE (huile essentielle) en association avec HE menthe poivrée ou HE néroli ou lavande, en application externe, dans le creux du coude par exemple, pour équilibrer les niveaux d’œstrogènes et se sentir plus confortable.

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Macérat Glyceriné Concentre - Phytogem N° 24 (Peau) (Bio) - 40Ml

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Huile Essentielle de Sauge Sclarée BIO - 10 ml

Pour tous ces conseils, faites vous aider par un praticien spécialisé : phytothérapeute, herboriste ou naturopathe.

  • Autres :

La gestion des divers stress est primordiale, suivant votre tempérament vous préférerez pratiquer régulièrement le yoga, la relaxation, la méditation et/ou les exercices respiratoire de cohérence cardiaque (5mn, 3fois /jour).

L’exercice physique doux est recommandé au quotidien, la marche au grand air, la natation, le vélo… 30 mn minimum par jour.

Prenez le soleil mais évitez-le au plus fort de la chaleur et prenez tout l’hiver un complément de vitamine D naturelle et bien dosée.

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Vitamine D3 et zinc 50µg / 10mg - 100 gélules

Vous pouvez être en carence de certaines vitamines ou de minéraux ( la transpiration vous en vole!), demandez conseil à un naturopathe pour compléter votre alimentation.

L’acupuncture est pour certains une bonne façon de réduire l’intensité des bouffées de chaleur et de profiter d’une meilleure qualité de vie.

Quelques remarques…

On constate que la présence de plus en plus courante de perturbateurs endocriniens dans notre alimentation et notre environnement rend la ménopause de plus en plus précoce… ainsi il peut y avoir bouffées de chaleur pour ces raisons là, bien avant la cinquantaine. (ref : article perturbateurs endocriniens)

Des bouffées de chaleur accompagnées de pâleur, vision trouble, bourdonnement d’oreille, vertige, parfois nausée, voire diarrhée… et qui dure très peu de temps sont signe d’un malaise vagal. C’est un phénomène sans gravité du, généralement, à l’hypersensibilité du nerf vague et qui provoque une baisse soudaine de la tension artérielle. Dans ce cas, il est important d’allonger la personne et de surélever ses jambes afin d’oxygéner le cerveau

Si répétition, repérez les circonstances et parlez-en à votre médecin.

Comprendre et contrôler votre équilibre œstrogénique est une étape déterminante pour atteindre un bien-être quotidien et durable.

Martine Calvet – Naturopathe

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