Les perturbateurs endocriniens dans l’alimentation : Comment les éviter ?

Aujourd’hui, nous faisons de plus en plus attention à ce que nous mangeons. Nous privilégions des aliments sains et naturels, en essayant d’éviter les produits transformés et les substances nocives.
Pourtant, un danger invisible persiste dans notre alimentation : les perturbateurs endocriniens.

Ces substances chimiques, présentes dans de nombreux produits du quotidien, peuvent avoir des effets néfastes sur notre santé. 

Dans cet article, nous allons expliquer ce que sont les perturbateurs endocriniens, où ils se trouvent, et comment réduire notre exposition.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Tout d’abord, une petite définition s’impose :
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques capables d’interférer avec notre système hormonal.
Ce sont des “perturbateurs” de notre système endocrinien, c’est-à-dire le réseau de glandes qui produit les hormones.
Ce système, composé de différentes glandes et hormones, régule de nombreuses fonctions essentielles de notre corps, comme la croissance, le métabolisme, la reproduction, et même notre humeur. 

Lorsqu’un perturbateur endocrinien s’immisce dans ce système, il peut altérer le fonctionnement des hormones, entraînant des déséquilibres qui peuvent avoir des conséquences sur la santé.

Parmi les perturbateurs endocriniens les plus connus, on retrouve les phtalates, les bisphénols (dont le fameux bisphénol A ou BPA), les parabènes (très présent dans les cosmétiques), ainsi que certains pesticides et additifs alimentaires (certains édulcorants, conservateurs).
Ces substances peuvent être présentes dans les produits que nous consommons au quotidien, y compris dans notre alimentation.

Les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé

Les perturbateurs endocriniens sont particulièrement préoccupants en raison de leur capacité à perturber le fonctionnement hormonal.

L’inserm nous dit que les PE peuvent être responsables des troubles du neurodéveloppement, du métabolisme, de la fertilité et de cancers.

• Chez l’enfant, ces substances peuvent affecter le développement et la croissance. 
• Chez l’adulte, elles peuvent être associées à des troubles de la fertilité, à des maladies métaboliques comme le diabète, et même à certains types de cancers. 
• Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à ces substances, car elles peuvent interférer avec le développement normal du fœtus et de l’enfant.

Comment perturbent-ils le système hormonal ?

Les perturbateurs endocriniens agissent principalement de trois façons :

1. Imitation des hormones : Certains PE ressemblent aux hormones naturelles et se lient aux récepteurs des cellules, provoquant des réponses inappropriées. Par exemple, le bisphénol A (BPA) peut imiter l’œstrogène, perturbant ainsi les fonctions régulées par cette hormone.
   
2. Blocage des hormones : D’autres PE bloquent les récepteurs hormonaux, empêchant les hormones naturelles de fonctionner correctement. Cela peut perturber des processus essentiels comme la reproduction.
   
3. Dérégulation de la production hormonale : Certains PE peuvent modifier la production ou la dégradation des hormones, créant des déséquilibres hormonaux.

La nocivité des perturbateurs endocriniens révélée au grand jour

L’affaire du distilbène dans les années 1970 a déclenché la prise de conscience des dangers des perturbateurs endocriniens.

Ce médicament, un œstrogène de synthèse prescrit aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches, a été lié à une augmentation des cancers gynécologiques et de la stérilité chez les filles nées de mères qui en avaient pris. 

Les effets néfastes se sont même manifestés chez les générations suivantes. Cet événement a révélé l’impact potentiellement dévastateur des perturbateurs endocriniens sur la santé humaine.

Où trouve-t-on les perturbateurs endocriniens dans notre alimentation ?

Les perturbateurs endocriniens sont présents partout autour de nous : dans les produits de ménage, les cosmétiques, l’eau, certains médicaments et même dans l’air que nous respirons. 

Malheureusement, ils se retrouvent également dans nos assiettes, ce qui les rend encore plus difficiles à éviter. Ils peuvent s’infiltrer dans notre alimentation de différentes manières :

• Pesticides dans les fruits et légumes : Les pesticides utilisés dans l’agriculture conventionnelle peuvent laisser des résidus sur les fruits et légumes. Certains de ces pesticides ont été identifiés comme des perturbateurs endocriniens.
  
• Additifs alimentaires : De nombreux aliments transformés contiennent des additifs, comme des conservateurs, des colorants ou des arômes artificiels, dont certains peuvent agir comme des perturbateurs endocriniens.
  
• Outils de cuisine : Certains ustensiles de cuisine en plastiques, en particulier les poêles antiadhésives. Lorsque ces poêles sont chauffées à haute température, elles libèrent des particules de PFOA, considérées comme des perturbateurs endocriniens.
  
• Emballages plastiques : Les plastiques utilisés pour emballer les aliments, tels que les bouteilles ou les barquettes, peuvent contenir des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A . Ces substances peuvent migrer dans les aliments, surtout lorsqu’ils sont chauffés ou en contact prolongé avec des produits gras.

Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans notre alimentation ?

Bien que tout cela puisse sembler inquiétant, rassurez-vous : il est tout à fait possible de réduire votre exposition aux perturbateurs endocriniens en adoptant quelques gestes simples au quotidien.
Voici quelques conseils et habitudes à mettre en place :

Privilégier les produits BIO

Les agriculteurs biologiques cultivent leurs aliments sans utiliser de pesticides de synthèse, ce qui réduit considérablement le risque d’exposition aux perturbateurs endocriniens. Cependant, si acheter du bio n’est pas toujours possible, il existe des alternatives.
Recherchez des produits locaux et de saison. Discutez avec les producteurs sur les marchés pour savoir comment ils cultivent leurs produits, car beaucoup utilisent des méthodes naturelles, même sans être certifiés bio.

Lire les étiquettes

Il est essentiel de vérifier la liste des ingrédients sur les produits alimentaires pour éviter ceux qui contiennent des additifs suspects. Parmi les perturbateurs endocriniens courants, on trouve certains colorants et conservateurs, comme le BHA (butylhydroxyanisole) et le BHT (butylhydroxytoluène), ainsi que le parabène, souvent utilisé dans les produits cosmétiques, mais aussi dans certains aliments.
Éviter ces substances permet de réduire les risques associés.

Choisir des ustensiles de cuisine sûrs

Optez pour des ustensiles en acier inoxydable, en fonte ou en céramique. Les poêles avec des revêtements antiadhésifs, comme le téflon, doivent être évitées, surtout si elles sont endommagées ou ont été chauffées à haute température.

De plus, remplacez vos ustensiles en plastique, comme les cuillères pour remuer ou les spatules par des ustensiles en inox ou en bois.

Alors oui, c’est vrai, cela demande un petit investissement, mais c’est un choix important pour votre santé. Et puis, avec de l’inox en cuisine, vous aurez un air de chef cuisinier !👩🏽‍🍳

Réduire l’usage des emballages plastiques

Privilégiez les contenants en verre ou en inox pour conserver vos aliments. 

Évitez de chauffer des aliments dans des récipients en plastique, (coucou le tupperware au micro-ondes, c’est à toi que l’on s’adresse) car cela peut libérer des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A (BPA).
La France a interdit ce composé chimique en 2015 dans les contenants alimentaires et ceux destinés aux nourrissons, en raison de ses risques pour la santé.

Bon à savoir :  La France a également interdit le bisphénol A (BPA) dans les tickets de caisse (et oui, on en trouvait même là !). Pourtant, depuis, une étude de l’Université de Grenade a montré qu’il est encore présent dans 90 % des tickets analysés.
Cela rappelle qu’il faut rester vigilant.e, car si le BPA est encore sur les tickets, il peut aussi toujours se cacher dans nos contenants alimentaires.

Pour conclure

Les perturbateurs endocriniens menacent notre santé, mais vous pouvez réduire leur présence dans votre alimentation en faisant des choix éclairés.

En adoptant une alimentation plus naturelle, en optant pour des produits bio, et en utilisant des ustensiles de cuisine et des emballages sûrs, nous pouvons réduire notre exposition à ces substances nocives.

Prenons soin de nous et de notre environnement en faisant des choix responsables pour notre bien-être et celui des générations futures.👨🏼‍🍼

Eloise Dubois Gaché