Après avoir bu son biberon ou son chocolat au lait vous remarquez que votre enfant ne se sent pas bien ? S’agit-il d’une intolérance au lactose ? Peut-il aussi s’agir d’une allergie ? Quelles sont les solutions pour le soulager tout en évitant un risque de carence ?
SOMMAIRE
Qu’est-ce que l’intolérance au lactose chez l’enfant ?
L’intolérance au lactose survient lorsque le corps de votre enfant ne produit pas assez de lactase. La lactase est une enzyme indispensable pour digérer le lactose. Si le lactose est mal digéré alors des symptômes d’inconfort digestif peuvent apparaitre.
Très souvent, trente minutes à deux heures après l’ingestion, votre enfant peut se plaindre de douleurs abdominales, de ballonnements, de nausées.
Une affection du transit peut aussi être remarqué. La plupart du temps, après l’ingestion du lactose votre enfant peut avoir des diarrhées et/ou des flatulences plus ou moins importantes.
Les symptômes de votre enfant seront plus ou moins forts en fonction de la quantité de lactose ingérée.
Où se trouve le lactose ?
Bien que leur composition nutritionnelle varie légèrement, le lactose est un sucre présent notamment dans tous les types de le lait animal, y compris le lait de vache, de chèvre et de brebis.
Le lait de vache contient en moyenne entre 4,5 et 5g de lactose pour 100ml de lait, une proportion assez proche du lait de chèvre, qui en contient entre 4,1 et 4,7g pour 100ml de lait.
Le lait de brebis en contient, quant à lui, un peu moins, mais suffisamment pour déclencher des symptômes chez une personne présentant une intolérance au lactose.
Le lactose est aussi présent dans d’autres produits laitiers tels que les fromages frais comme la ricotta, le fromage blanc, la mascarpone ou la mozzarella.
Les yaourts contiennent également du lactose mais ils sont souvent mieux tolérés en raison des bactéries présentes au sein du yaourt qui aident à la décomposition de ce dernier. Les crèmes desserts ainsi que les crèmes glacées peuvent aussi être une source importante de lactose. Le beurre contient très peu de lactose, car il est principalement composé de matières grasses du lait, et une grande partie du lactose est éliminée lors de sa fabrication.
La crème fraîche quant à elle contient plus de lactose que le beurre, mais moins que le lait lui-même. Certains produits transformés peuvent parfois contenir du lactose comme les sauces ou les soupes industrielles qui peuvent être composées de la crème, du lait ou du fromage frais.
Certains produits sucrés de boulangerie peuvent également être source de lactose s’ils contiennent une crème pâtissière à base de lait par exemple. De plus, dans certaines recettes de la poudre de lait ou du lactosérum peuvent être ajoutés. Afin de vous assurer de la présence ou non de lactose sur certains produits, reférez-vous aux étiquettes nutritionnelles.
Les mots comme protéines de lait, lait en poudre, lactosérum ou caséine indiquent souvent la présence de lactose.
Quelle est la différence entre l’intolérance au lactose et l’allergie aux protéines de lait de vache ?
L’intolérance au lactose et l’allergie aux protéines de lait de vache sont deux affections bien différentes, bien qu’elles puissent provoquer des symptômes similaires.
L’intolérance au lactose implique des difficultés à le digérer en raison d’un manque de lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion. Elle concerne donc le système digestif, et non le système immunitaire.
L’allergie aux protéines de lait de vache souvent appelée APLV est une réaction du système immunitaire contre les protéines du lait de vache (comme la caséine et le lactosérum). Le corps considère ces protéines comme des substances dangereuses et déclenche une réponse immunitaire. C’est une allergie alimentaire au sens propre.
Comme évoqué ci-dessus, les symptômes de l’intolérance au lactose sont principalement digestifs et dépendent de la quantité de lactose ingérée mais ils ne sont pas dangereux pour l’organisme. Il s’agit surtout d’un inconfort plus ou moins important.
Dans le cadre de l’allergie aux protéines de lait de vache, les symptômes peuvent être digestifs mais pas seulement. Des symptômes respiratoires comme de la toux ou un sifflement respiratoire peuvent apparaitre. Mais aussi des symptômes cutanés comme de l’urticaire ou de l’eczéma.
Dans les cas les plus graves il peut aussi y avoir une réaction anaphylactique qui nécessite une prise en charge d’urgence.
Qui est souvent touché par l’intolérance au lactose ?
L’intolérance au lactose touche assez rarement les nourrissons contrairement à l’allergie aux protéines de lait de vache. En revanche, l’intolérance au lactose apparait de façon plus récurrente au fur et à mesure que l’enfant grandit.
L’allergie quant à elle peut se résoudre avec l’âge. Généralement vers l’âge de 3 à 5 ans, l’allergie disparaît chez une grande partie des enfants.
Il est souvent remarqué également que la capacité à digérer le lactose diminue avec l’âge.
Comment diagnostiquer une intolérance au lactose ?
Le premier diagnostic peut être posé par un médecin. N’hésitez pas à en parler à votre pédiatre par exemple.
Dans un premier temps, une éviction du lactose peut être proposé. Il s’agit tout simplement de supprimer le lactose de l’alimentation de votre enfant afin de vérifier si les symptômes diminuent. Il existe aussi deux tests qui peuvent être réalisés afin de confirmer le premier diagnostic médical.
- Le test respiratoire à l’hydrogène : mesure les niveaux d’hydrogène dans l’air expiré après avoir bu une solution de lactose.
- Le test de tolérance au lactose : mesure le taux de glucose dans le sang après la consommation de lactose.
Après confirmation du diagnostic, le médecin ou un diététicien peut vous proposer des solutions nutritionnelles afin d’ajuster l’alimentation de votre enfant au mieux afin d’éviter au mieux tout risque de carence.
Le diagnostic de l’allergie aux protéines de lait de vache quant à lui se fait par des tests d’allergies cutanés ou sanguins ou un test de provocation orale sous surveillance médicale.
Quelles sont les solutions pour soulager mon enfant tout en évitant une carence ?
Une intolérance au lactose non diagnostiquée peut entrainer une gêne importante chez l’enfant et elle est souvent confondue avec des problèmes intestinaux plus graves.
Il est important de veiller à la bonne croissance de votre enfant car ce dernier pourrait refuser de s’alimenter correctement afin de limiter ses douleurs.
La première des solutions à adopter est de limiter les produits laitiers ou de diminuer leur consommation. Certains enfants tolèrent simplement de petites quantités de lactose sans développer de symptômes. Il s’agit donc de consommer de petites portions en fonction des tolérances de votre enfant.
Ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’une allergie. L’allergie nécessite une prise en charge plus stricte avec une éviction totale des produits laitiers et de tout aliment contenant des protéines de lait de vache.
Il se peut aussi que vous soyez contraints d’éviter totalement les produits laitiers contenant du lactose. Il existe alors de nombreuses versions « sans lactose » comme le lait « facile à digérer » par exemple.
Il est également possible de consommer des enzymes digestives afin d’aider l’organisme à digérer. Des gouttes ou des comprimés de lactase peuvent être donnés à vos enfants intolérants avant la consommation de produits laitiers.
Comme vous le savez surement déjà le lait et les produits laitiers sont une source importante de calcium. Le calcium est un minéral essentiel pour la croissance de vos enfants. Il permet de construire, renforcer et maintenir la solidité des os et des dents. Voici les recommandations générales pour les apports journaliers en calcium chez les enfants :
- 1 à 3 ans : environ 450 mg par jour
- 4 à 10 ans : environ 800 mg par jour
- 11 à 17 ans : environ 1 150 mg par jour
Ces besoins augmentent à mesure que les enfants grandissent, notamment au moment de l’adolescence, car c’est une période de croissance rapide où la formation osseuse est intense.
Afin de compléter les apports calciques de votre enfant sachez que les légumineuses, les fruits à coque, les produits céréaliers, certains légumes-feuilles (choux, blettes, épinards, etc.), les fruits de mer, certaines eaux dures riches en calcium et magnésium ainsi que les produits enrichis en calcium peuvent vous aider à atteindre les recommandations de consommation.
N’oubliez pas que les fromages à pâte dure, par exemple, ne contiennent pas de lactose mais sont une source importante de calcium.
L’intolérance au lactose est une affection inconfortable pour vos enfants mais généralement elle ne dure pas dans le temps. Adapter son alimentation peut soulager rapidement ses symptômes sans l’exposer à des carences nutritionnelles.
Laureline Le Berrigaud, Diététicienne de l’Assiette Pensante
« Passionnée de diététique, je vous accompagne et vous guide dans votre démarche et dans l’apprentissage de vos sensations alimentaires »
Diététicienne diplômée d’Etat depuis 2014, j’ai travaillé dans de nombreuses structures. J’ai élargi mes compétences en me formant à la naturopathie en 2016. Cette approche complète mes prises en charge.
Je travaille en cabinet libéral, et j’interviens également dans les centres spécialisés, les écoles, les entreprises et les clubs de sport, où je réalise des ateliers diététiques sur différents thèmes.
Je donne aussi des cours de cuisine à domicile en groupe. Ces moments sont ludiques et très enrichissants autant pour moi que pour mes clients.
Ma passion pour le bien manger, la convivialité et le partage me poussent à être contre les régimes restrictifs. Les habitudes alimentaires sont respectées et prises en compte dans mes prises en charge. Mon rôle de diététicienne est de d’accompagner, d’apporter mon aide dans une démarche du vivre mieux durablement ! Vous êtes tous uniques, ce qui explique qu’une prise en charge doit toujours être personnalisée.
Site Internet : https://laurediet.fr/ .
Laisser un commentaire