Ah, le conjoint pas écolo, voilà un sujet un peu épineux et tabou comme je les aime ! Pourtant, comme vous devez le voir autour de vous, ce problème est extrêmement fréquent. Enfonçons tout de suite une porte ouverte : dans la majorité des couples hétérosexuels, Madame qui a un déclic écologique en premier. Ainsi, c’est elle qui impulse le mouvement d’un changement de consommation, voire même qui rame pendant des années pour faire changer les habitudes de la famille. C’est énervant, c’est frustrant, ça nous met en colère, ça nous rend triste… Et fait donc monter en nous tout un tas d’émotions désagréables dont on se passerait bien !
SOMMAIRE
Les deux profils de « conjoint pas écolo » :
- Celui qui traîne la patte avec sa résistance au changement accrochée au pied comme un boulet mais qui a juste du mal à changer ses petites habitudes.
- Celui qui se tamponne allègrement le coquillard de l’écologie, même après moults argumentaires, plaidoyers et références.
Là où se trouve la différence fondamentale est dans la question des valeurs.
En effet, on parle beaucoup des opposés qui s’attirent dans le couple, de la complémentarité, des concessions… Mais il me semble quand-même important de rappeler qu’un couple aura bien du mal à fonctionner sans valeurs communes. Oh, il peut fonctionner oui, ou du moins durer… Si l’un des deux accepte de refouler ses propres valeurs, au détriment de son épanouissement.
Or, si vous lisez cet article, c’est très certainement que la valeur « écologie » vous tient à cœur. Nous allons donc ici parler plutôt du premier type de conjoint réfractaire, car dans le deuxième cas… Cela ne relève plus de mes compétences ! En effet, si la qualité de la relation et l’intérêt sincère pour le bien-être des deux membres du couple n’est pas un préalable établi, peu d’astuces vous seront utiles.
Quelques pistes de réflexion à méditer :
Mon conjoint n’est pas écolo ? Je fais pour moi !
La première chose que j’aimerais vous transmettre, c’est qu’un conjoint réfractaire ne freinera pas obligatoirement l’avancée vers une consommation responsable de toute la famille, notamment la vôtre.
Le “message-je”
Il y a plein de choses que vous pouvez déjà faire pour vous seul, sans que votre conjoint n’en soit impacté à aucun moment :
- En premier lieu, passer aux cosmétiques solides pour vous,
- Mais aussi vous initier au maquillage bio et vegan,
- Nettoyer vos oreilles à l’aide d’un oriculi,
- Ou encore adopter les protections hygiéniques lavables (coupe menstruelle, protège-slips et serviettes lavables, culotte menstruelle…),
- Et pourquoi pas chiner des vêtements d’occasion ou vous tourner vers la mode éthique…
La manière de communiquer va être primordiale dans notre affaire. En effet, culpabiliser l’autre ou s’énerver n’a jamais fait avancer les situations, bien au contraire. Ainsi, je vous invite à parler de votre ressenti quand vous communiquez :
« C’est important pour moi que… »
« Je me sens triste quand… »
« Je ressens cela quand… »
Laisser du temps
Je sais combien cela peut être frustrant de ne pas avancer au même rythme. Vraiment. Mais essayez de vous souvenir dans quel état d’esprit vous étiez il y a quelques mois encore ! Ainsi, si vous avez le droit d’exprimer vos envies et vos besoins, votre conjoint aussi bénéficie de ce droit.
Abordez ensemble la question du tempo. En effet, un changement trop rapide et trop radical peut augmenter la résistance au changement chez celui qui n’en est pas l’impulsion.
Ainsi, j’ai vu des personnes changer radicalement leur manière de consommer en moins d’un mois ! Mais s’il vous plait, ne traumatisez pas votre conjoint avec des lingettes pipi ou un passage du jour au lendemain au véganisme après avoir vu un reportage sur les petites tortues qui s’étouffent avec du plastique…
Exposer les autres avantages (notamment économiques mais aussi santé)
Petit traité de manipulation (C’est une blague ! Quoique…). En premier lieu, si votre conjoint a du mal à changer certaines habitudes, l’aspect économique peut être un levier intéressant.
Démontrez-lui les économies réalisées en passant au zéro déchet ou bien en réduisant votre consommation d’eau ou d’énergie. En effet, elles sont parfois impressionnantes et peuvent donner un coup de boost supplémentaire !
L’argument de la santé peut avoir du poids également : en mangeant bio, on limite les perturbateurs endocriniens et les pesticides, tout comme on baisse les risques cardio-vasculaires en mangeant moins de viande.. Et qui pourrait vous reprocher de vouloir maintenir votre famille en bonne santé ?
Je sais que ce sujet est délicat et qui peut amener de la souffrance. Mais il n’y a pas de recette miracle pour transformer son conjoint en écolo convaincu d’un coup de baguette magique.
Ainsi, chaque couple avancera à son rythme, et il y aura bien sûr des avancées et des ratés, des coups d’accélérateur et des retours en arrière.
Ce n’est pas grave, c’est challengeant et ça nous fait aussi avancer dans la connaissance de nous-mêmes !
Marie Duboin, auteure du blog La Salade à Tout
Marie DUBOIN est co-auteure du livre « J’arrête de surconsommer, 21 jours pour sauver la planète et mon porte-monnaie » (Eyrolles 2017), auteure du blog lasaladeatout , et co-fondatrice du groupe Facebook « Gestion budgétaire, entraide et minimalisme ».
Également conférencière et rédactrice web, Marie a un message à faire passer : “peu importent les freins que l’on a, notamment financiers, on peut tous aller vers une consommation plus responsable, et c’est un chemin passionnant et joyeux !”
Laisser un commentaire