On avance, le public des consom’acteurs de Bio s’élargit… Mais pourquoi manger bio ? Au-delà des conséquences sur les sols agricoles et sur le lien avec nos territoires, quel impact sur notre santé ? Quel rôle jour cette alimentation sur notre organisme ? Cet élan “biologique” nécessite d’être soutenu par de bonnes raisons, de la logique, et du bon sens.
Dans mes consultations de naturopathie, je me suis parfois retenue de prononcer cette abréviation : Bio. En parlant alimentation, je parlais de “naturel” pour que les gens comprennent que ce n’est pas du snobisme ou un effet mode. Désormais, en tant qu’accompagnatrice en hygiène de vie, je propose aux personnes que je reçois un peu plus d’engagement, et je leur suggère désormais de manger bio !
SOMMAIRE
Manger Bio c’est quoi ?
“L’agriculture biologique est un mode de production et de transformation respectueux de l’environnement, du bien-être animal et de la biodiversité, qui apporte des solutions face au changement climatique.” dixit l‘agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique. C’est juste dans la logique des revendications actuelles d’une majeure partie de la population.
Donc, manger bio, c’est manger sans produits de synthèse ! Sans pesticides, antibiotiques, hormones et autres perturbateurs endocriniens, et sans exhausteurs de goût, ni colorants, ni arômes chimiques de synthèse, sans OGM.
Ceux qui ne sont pas vigilants sur la qualité de leur alimentation supposent que leur organisme saura gérer ? Les laisser transiter dans notre organisme sans en subir les dégâts ? Les éliminer, ou les stocker comme par magie, sans abîmer les organes qui en ont la charge… Non, on ne peut pas espérer que notre métabolisme en tire profit !
Les pesticides, empêchent les mauvaises herbes de pousser, les insectes de se reproduire, les champignons de proliférer. Ces antibiotiques que l’on donne aux animaux d’élevage intensifs par crainte d’épidémies. Les hormones sexuelles et/ou de croissance que l’on donne parfois aux animaux pour qu’ils produisent plus : viande et lait. Des OGM pour un rendement plus élevé, et moins de maladies. Etc…
Petit retour sur le rôle de notre alimentation
Notre alimentation sert à nous nourrir : à renouveler nos cellules, les faire se multiplier (enfants en pleine croissance…), à fabriquer l’énergie qui nous est nécessaire… et dont on souhaite profiter.
La digestion décompose nos aliments en petites molécules. Certaines sont bien assimilées et utilisées, comme les nutriments (glucides, lipides, protides) et les micronutriments (vitamines, minéraux, enzymes, polyphénols, flavonoïdes et autres antioxydants…). D’autres molécules devront être éliminées, car toxiques… Le foie traitera celles passées dans le sang. D’autres, irritantes pour les muqueuses digestives et perturbatrices de la flore intestinale, risqueront de provoquer un syndrome de perméabilité intestinale. Et ainsi se retrouver dans notre lymphe, plutôt qu’évacuées par voies naturelles.
Comment sont digérés les additifs de synthèse :
Au niveau du foie, gestion des sucres et des graisses : stockage, redistribution… détoxication. C’est un organe d’épuration du sang qui élimine les substances toxiques. Or de nombreuses personnes ont naturellement un foie fragile, surmené… Les additifs chimiques vont le surcharger, leur digestion sera plus mauvaise, entraînant nausées, fatigue, problèmes de peau, fragilité ORL…
Pour ce qui est du tube digestif, les antibiotiques vont endommager la flore. La paroi intestinale fragilisée permettra à ces molécules trop grosses et trop toxiques de passer. Notre système de défense ne reconnaît pas ces molécules. Elles peuvent ainsi déclencher des réponses dites immunitaires, des dysfonctionnements du système, faisant le lit des maladies auto-immunes… Pendant ce temps fragilité immunitaire, irritations et inflammations intestinales entraînent inconfort, intolérances et possibles allergies.
Les polluants non évacués vont entraîner des soucis sur notre métabolisme, notamment :
- acidification et déminéralisation de l’organisme…
- perturbations hormonales : constatons juste, depuis 2 générations, l’augmentation surprenante de taille des enfants et adolescents, grands consommateurs de produits laitiers et de viandes provenant d’élevages industriels. A noter également, la progression de l’infertilité et des risques dans le développement des embryons… Leurs effets promoteurs dans certains cancers : sein, de la prostate, des testicules, de la thyroïde… lymphomes.
- perturbations neurologiques : des inflammations du cerveau seraient causes de maladies dégénératives (Parkinson, Alzheimer, ainsi que des troubles du comportement).
Les pesticides ont des effets mutagènes (ils altèrent l’ADN des gènes : premier pas vers les cancers). Une étude publiée dans la revue scientifique Jama et menée auprès d’environ 70 000 participants, explique que le risque de cancer serait réduit de 25% chez les plus grands consommateurs de produits biologiques.
Ces perturbateurs, s’ils sont déjà présents dans les médicaments et les vaccins, sont réellement présents dans l’alimentation et l’eau de boisson : métaux toxiques, résidus de pesticides… et provoquent un stress oxydatif favorisant les maladies chroniques en général.
Alors, manger bio…
Pour ce qui est de la teneur nutritive des produits bio, l’INRA affirme que la différence pour ce qui est minéraux, oligo-éléments et vitamines n’est pas probante (sauf le Magnésium et la vitamine C dans quelques légumes et des profils d’acides gras plus bénéfiques ). D’autres recherches ont mis en évidence qu’ils étaient plus denses en antioxydants et micronutriments bienfaisants. Lydia et Claude Bourguignon, les spécialistes de la vie des sols, assurent, par exemple, que les carottes bio seraient plus riches en nutriments que les carottes conventionnelles. Je dirai que ces domaines restent à explorer…
De toutes façons, même si les légumes “bio” n’apportent parfois pas davantage d’éléments nutritifs que les autres, au moins ces éléments sont de meilleure qualité car ils ont poussé sur une terre “plus propre”, et plus riche. Cette alimentation ne nous apporte pas seulement des nutriments, mais aussi des “informations” que seules les plantes (et aussi les animaux) de culture biologique peuvent nous apporter, ainsi qu’une vitalité supérieure (voir cristallisation sensible*).
Cependant, dans le bio, méfiez-vous des abus, surtout dans les préparations industrielles (trop de sucre, graisses hydrogénées, cuissons agressives, etc…). Et le bio n’est pas toujours artisanal… Privilégiez le frais, local, de saison et prenez plaisir à cuisiner… tout autant qu’à savourer !
Je vous souhaite donc des fêtes de fin d’année douces, savoureuses et éthiques ! Et pensez à manger bio le plus souvent possible 😉
* Rudolf Steiner, le fondateur allemand de la méthode biodynamique en agriculture, serait à l’origine de la méthode de cristallisation sensible.
Martine Calvet est naturopathe et réflexologue à Montpellier pour votre bien-être physique et psychique.
Retrouvez-la sur son site https://www.martinecalvet-naturopathie.fr/ .
“Manger 5 fruits et légumes par jour !” … avec ou sans pesticides ?
En rapport avec votre article, une série de dessins clin d’oeil à l’oeuvre de René Magritte “Ceci n’est pas une pomme”, La légende diffère cependant. Sous l’image d’un fruit ou d’un légume la liste exhaustive des produits phytosanitaires que contiennent pommes, fraises, pomme de terre … : ” Ceci est du Abamectine , Acequinocyl , Clofentézine , Etoxazole …”
A découvrir la série en cours de réalisation : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html