Industrie textile : Comment ça fonctionne ?

A moins de vivre dans une grotte reclus comme un ermite, il ne vous aura pas échappé que les soldes ont commencé dans l’industrie textile !

Il est en effet bien difficile de passer à côté tant il y a de façons différentes de nous le rappeler. Par exemple télévision, radio, pubs sur internet, newsletters, magazines, panneaux publicitaires, et même SMS (j’en profite pour vous rappeler que pour ne plus recevoir de SMS, il vous suffit d’envoyer « STOP » à l’envoyeur, vous serez ainsi désinscrit de la liste de diffusion).

Donc je me suis dit que c’était le bon moment pour refaire un petit point sur la Fast Fashion.

Qu’est-ce que la Fast Fashion ?

Il s’agit d’une partie de l’industrie textile qui produit des collections de manière ultra rapide, comme son nom l’indique. Ces séries de vêtements sont produites en petites quantités, et elles restent sur le marché très peu de temps. Dans le but de renouveler rapidement sa collection vestimentaire et de pousser à la consommation. Avant, il y avait dans les magasins une collection printemps/été, et une collection automne/hiver.

Mais aujourd’hui, la plupart des marques de l’industrie textile proposent au minimum une collection par saison. Et beaucoup changent complètement les vêtements qu’elles proposent tous les mois.

Le but de la Fast Fashion est donc de nous faire renouveler notre garde-robe le plus de fois possible dans l’année. Pour que cela soit réalisable, il faut évidemment que les vêtements soient à bas prix.

Or dans l’industrie textile, qui dit bas prix dit :

Vêtements de qualité médiocre

Il est évident que les ouvriers (ou plutôt les ouvrières, la plupart du temps) de l’industrie du textile devant produire le plus possible dans un temps limité, il n’y a pas de temps à dépenser dans des finitions de qualité.

Comme il faut tirer les prix vers le bas, ce sont également les matières les moins onéreuses qui sont utilisées (fibres synthétiques, teintures chimiques…)

Industrie textile dans les pays du tiers monde

Ces produits sont fabriqués dans des pays du tiers monde par des personnes n’ayant aucune protection au niveau du droit du travail, ni de leur santé.

Le droit du travail en France et en Europe de l’industrie du textile impose une rémunération minimale et des horaires de travail décents. Les marques pratiquant la Fast Fashion préfèrent donc se tourner vers des pays où la main d’œuvre ne coûte pas grand-chose.

Ces personnes ne sont payées que l’équivalent de quelques euros par mois, à peine de quoi survivre. Et travaillent un nombre d’heures beaucoup plus élevés, avec beaucoup moins de jours de repos que dans l’industrie du textile en Europe par exemple. Elles sont très souvent confrontées à des lieux de travail insalubres, une pénibilité qui n’est pas reconnue ni compensée.

Et une exposition aux produits chimiques sans aucune protection. Est-ce la peine d’aborder le sujet du travail des enfants ?

Industrie textile dans les pays du tier monde

Industrie polluante

Et bien sûr, pour ne rien gâcher, une industrie extrêmement polluante avec un besoin en eau exorbitant. L’industrie textile serait la 2ème plus polluante au monde après le pétrole.

Et l’industrie du textile est polluante du début à la fin de la chaîne. Les fibres synthétiques sont des dérivés de pétrole. La fabrication et l’assemblage des pièces génèrent énormément de déchets. Le transport des marchandises qui proviennent de pays lointains. Et enfin, les tonnes de déchets que nous générons, nous, consommateurs, lorsque que nous renouvelons notre garde-robe tous les 2 mois.

En plus de cela (parce que c’était un peu léger comme arguments !), la culture du coton nécessite énormément d’eau, et ce coton est rempli de pesticides et d’herbicides. Miam….

Au niveau des teintures, beaucoup de produits chimiques et de métaux lourds sont aussi utilisés. Et cela a des conséquences sur la santé des personnes qui travaillent dans les usines, mais aussi des riverains, puisque ces usines ne s’embarrassent pas avec la question du traitement des eaux.

enfants industrie textile

Cette situation ubuesque doit cesser !

La joie éphémère que nous procure l’achat d’un 20ème tee-shirt à 2€ que nous ne porterons que 3 fois avant de nous en débarrasser ne justifie pas de cautionner une telle destruction de l’environnement, ni l’exploitation d’êtres humains.

L’industrie du textile :
Fast Fashion vs Mode éthique

Pour ma part, j’étais une grande consommatrice de Fast Fashion, jusqu’à il y a une dizaine d’années environ. C’est l’effondrement du Rana Plaza en 2013 qui m’a ouvert brutalement les yeux sur l’industrie du textile dans le monde. Un immeuble où se trouvaient plusieurs ateliers de confection au Bangladesh s’est écroulé à cause de son insalubrité, provoquant la mort de plus de 1000 personnes.

Depuis, c’est très simple : je refuse de mettre les pieds dans les magasins qui pratiquent la Fast Fashion.

J’aime les vêtements, et je n’ai jamais renoncé au plaisir de m’habiller avec des pièces à mon goût ! Seulement, la majorité de ma garde-robe provient de boutiques ou d’associations qui vendent des vêtements d’occasion. J’échanges/trocs souvent avec ma mère, ma sœur et mes copines !

Posséder 90% de vêtements de seconde main me permet également de faire des économies suffisantes pour m’offrir une pièce issue de la mode éthique à l’occasion. Certes, le prix de ces pièces n’est pas le même, mais…

Et n’oublions pas que tout se paye ! Et que si nous ne payons pas un vêtement à son juste prix, c’est quelqu’un d’autre qui paye pour nous !

Alors profitons de belles pièces qui nous mettent le sourire dès le matin. Mais sans nous encombrer du poids de la culpabilité de cautionner avec notre porte-monnaie ce genre de pratiques !

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Pourquoi la fast fashion pose problème ?

Céline Chieco

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