Ostéoporose… Comment garder des os costauds ?

C’est une préoccupation très présente, surtout chez les femmes qui approchent de la ménopause. Alors, quelques explications… et comment faire de la prévention. Avis de naturopathe…

L’ostéoporose affecte notre squelette. C’est une maladie silencieuse qui rend les os fragiles, moins résistants et présume des risques de fractures.

Mais quel est ce phénomène ?

Malgré son aspect inerte, l’os est vivant et est en remodelage constant.

Son tissu est constitué de cellules osseuses formant une micro architecture : la trame et d’une matrice extra-cellulaire minéralisée, composée de collagène et autres protéines qui assurent solidité et rigidité.

Sa résistance est cependant liée à sa densité et à la capacité de renouvellement de ses cellules. Elle est dépendante de l’état du métabolisme de son hôte, de son hygiène de vie, de son activité.

L’évolution de la masse osseuse au cours de la vie, comporte trois périodes : elle augmente jusqu’à l’âge de 20-30 ans, puis elle arrive à une période de stabilisation. Vers l’âge de 40- 50 ans la densité minérale décroît légèrement, et peut s’intensifier par la suite… et là nous ne sommes pas égaux !

Qu’est ce qui aggrave cette perte du capital osseux ?

L’activité de renouvellement osseux est une alternance harmonieuse de la formation et de la résorption des cellules osseuses.
Elle est normalement régulée par de nombreux facteurs : génétiques, hormonaux, taux de vitamine D, etc.

• La génétique, il est vrai décide à 70 % de notre qualité osseuse, et connaître son statut permettra de faire de la prévention… il suffit de regarder vos parents et autres ascendants.
  
• Lors de la baisse des hormones sexuelles :

Chez la femme, au moment de la ménopause avec la baisse brutale des œstrogènes, il se produit une accélération
progressive de la perte osseuse : 3 à 5% pendant 2 à 3 ans environ, puis 1 à 2 % pendant les 5 à 10 ans suivants. Ainsi au cours de sa vie, la femme peut subir une perte de 30 à 50 % de sa masse osseuse avec altération de sa micro-architecture.

Chez l’homme, la baisse de la testostérone entraîne une perte plus légère mais régulière de la densité osseuse : 0,5% par an à partir de 70 ans. Le risque de fractures associées est bien moindre du fait également de leurs os plus larges.

Tout ceci avec une grande variabilité selon les personnes.

• Les hormones thyroïdiennes influent aussi le métabolisme osseux, pour cela il faut sensibiliser les personnes en hyperthyroïdie car elles ont un risque de fracture osseuse accru.
  Il en est de même pour les parathyroïdes, dont l’hyperfonction entraînerait les mêmes risques.
  
• Certaines autres maladies peuvent favoriser une ostéoporose secondaire : polyarthrite et maladies organiques sévères… notamment du système digestif.
  Mais aussi toute maladie inflammatoire à bas bruit (virale ou chronique), tout ce qui oxyde, tout ce qui acidifie… et ainsi oblige l’organisme à aller puiser dans les réserves minérales, dont les os sont une bonne provision.
  
  Également des traitements médicamenteux à long terme, la cortisone, les anti-dépresseurs et autres traitements de cancer hormono-dépendants…
  Le manque de vitamine D permettant à l’intestin d’absorber le calcium alimentaire indispensable à la minéralisation du tissu osseux.

On parle le plus souvent de l’ostéoporose des femmes ménopausées (39 % des femmes de plus de 65 ans seraient concernées) mais les hommes peuvent donc aussi être touchés. De jeunes adultes peuvent, rarement, présenter une forme d’ostéoporose idiopathique juvénile.

Comment savoir si vous faites de l’ostéoporose ?

L’ostéoporose est une maladie silencieuse, sans symptôme. Si vous ne l’avez détectée dans votre généalogie, elle risque de se faire connaître à l’occasion d’un traumatisme, qui peut être bénin.

Les fractures se présentent le plus souvent au poignet, la tête de l’humérus ou le col du fémur. Ce peut aussi être des micro-fractures ou fractures de fatigue du sacrum ou des os du bassin.

Soyez aussi vigilants si en prenant de l’âge, vous perdez des centimètres, le phénomène est le même dans le tassement de vertèbres due à la fragilité osseuse.

Un diagnostic peut être posé grâce à une Ostéodensitométrie : examen médical permettant de mesurer la densité minérale osseuse à l’aide de rayons X de faible intensité.

Quelle prévention mettre en route ?

• L’exercice stimule la production de nouvelles cellules osseuses : marche, gymnastique, stretching, trampoline, golf, etc. L’os a besoin de sollicitations mécaniques à la mesure de la personne. Le soumettre à un stress non traumatique et régulier aide sa trame à se densifier !
  
• Veiller à l’équilibre acido-basique, en assurant une alimentation riche en minéraux nécessaires à la balance d’un organisme acidifié à cause de stress et d’alimentation moderne et industrielle.
  
  Le meilleur modèle alimentaire nécessaire est le régime méditerranéen : l’apport des fruits et légumes de qualité lui confère en particulier un pouvoir alcalinisant qui évitera à l’organisme d’utiliser le pouvoir tampon (c’est à dire les minéraux alcalins) des os pour maintenir le Ph corporel. Il apportera antioxydants, minéraux et vitamines favorisant le renouvellement cellulaire.
  
  Ses nutriments anti-inflammatoires, ses acides gras, ses fibres ainsi qu’un apport régulier en protéines de ce mode alimentaire contribuent à une meilleure santé osseuse.
  
• La question du Calcium ! Couramment les personnes à risque d’ostéoporose forcent sur leur prise de calcium alimentaire, et souvent en augmentant les produits laitiers. Pour avoir une idée de ce que j’en pense, allez voir mon article.
  
  Pour assurer un bon apport de calcium il y a des alternatives végétales qui sont beaucoup mieux assimilables et de plus apportent des minéraux basifiants : De nombreux légumes verts, légumineuses, algues, oléagineux, figues, kiwi, etc.
  
• L’alcool et le tabac étant des facteurs reconnus comme aggravant la perte osseuse, faites-vous aider pour les oublier !
  
• Prenez soin de votre hygiène psychologique et mentale… Il est reconnu que le stress acidifie l’organisme, donc le déminéralise.
  Cultivez la positive attitude pour une meilleure densité osseuse.
  

Des compléments bien utiles

• Le Calcium , une alimentation consciente et bien menée doit fournir les doses nécessaires, à condition que ce calcium arrive à destination (veillez à la qualité de votre paroi intestinale).
  
• La vitamine D3 permettant d’absorber le calcium de l’alimentation. Elle est synthétisée par la peau au rayonnement solaire.
  
  La complémentation est indispensable pendant la saison où le rayonnement du soleil est trop faible, mais aussi si vous n’avez pas l’occasion de vous exposer (20mn/jour) au soleil de nos saisons chaudes. Également quand l’âge avançant, la peau perd ses capacités à la synthétiser. Conseil : entre 1000 UI et 4000 UI / jour, au moins d’octobre à avril.
  
• La vitamine K2 conduisant sûrement le calcium vers les os plutôt que vers les artères (déconseillé en cas de prise d’anticoagulants).
  
• Le Silicium stimule la formation de l’os et du collagène… De nombreuses plantes en sont riche : la prêle, le bambou, l’ortie. Le silicium organique type G5 est très bien assimilé par l’organisme.
  
• Le Magnésium serait aussi un régulateur du calcium et comme il participe à l’apaisement du système nerveux, il peut être d’une bonne aide. (le bisglycinate de Mg permet une bonne assimilation).
  
• Le Zinc favorise la santé osseuse par son rôle de protection
  
• Des études cliniques ont montré que la prise de probiotiques (en particulier la souche Lactobacillus reuteri) permet la réduction de moitié de la perte osseuse chez des femmes âgées.
  
• Les phyto-œstrogènes ayant une structure semblable aux œstrogènes, outre qu’ils accompagnent la femme en voie de ménopause vers plus de confort, les aide à maintenir une densité osseuse normale. Pensez : sauge, houblon, yam, soja…
  

La naturopathie grâce à son approche fonctionnelle, veillant à l’état du système digestif, accompagnant tout terrain inflammatoire, conseillant individuellement une hygiène de vie adéquate… a ainsi toute sa place en terme de prévention et de suivi auprès des personnes ayant un terrain à développer une ostéoporose.

Martine Calvet – Naturopathe