Le périnée ? Il accompagne nos actions quotidiennes, on l’oublie souvent, pourtant il sert de soutien à nos organes pelviens (vessie, organes génitaux et divers sphincters…) comme un hamac, et c’est en général quand il s’affaiblit qu’on le découvre. Pour notre bien-être, apprenons à le connaître !
Le périnée ou plancher pelvien, est un groupe de muscles dont la tonicité dépend de l’environnement global, nous serons amenés à parler d’âge, de poids, de transit, de sport et d’alimentation, d’équilibre hormonal mais aussi d’assimilation de nutriments, de gestion du stress et de respiration…
Sa faiblesse est sans danger en soi, mais elle se révèle gênante et inconfortable, dans certaines conditions de la vie quotidienne, voire douloureuse. Son entretien vise à réduire dans le temps incontinence, descente d’organes (prolapsus) et maintenir le confort et une vie sexuelle épanouie.
Vision d’une naturopathe :
La naturopathie est une façon d’accompagner la santé de chaque personne dans son fonctionnement particulier grâce à une vision globale et des méthodes naturelles. Le naturopathe mène l’enquête puis conseille (alimentation, plantes, vitamines, minéraux, hygiène de vie et autres techniques naturelles).
Le naturopathe vérifiera et rétablira si besoin l’harmonie des différents systèmes organiques et ainsi la Force Vitale de la personne.
SOMMAIRE
Pour renforcer le périnée
Le périnée est composé de fibres musculaires et de tissus tendineux.
- on parle de muscles striés, ce sont ceux que l’on peut contrôler par notre volonté (cf : certains sphincters)
- mais aussi de fibres musculaires lisses, celles que l’on ne peut contrôler volontairement, mais par l’intermédiaire de notre système nerveux automatique (ou végétatif). Les battements du cœur, la digestion, etc. dépendent aussi de lui… il est le « terrain de jeu » des nerfs sympathiques et parasympathiques
qui sont antagonistes et réagissent à nos stress et à nos émotions. Ex : une peur ! …le cœur bat plus vite, la
respiration s’accélère, la digestion se bloque, le périnée se relâche…
La « gym » classique du périnée (dont nous parlent nos Gynécos, Sage-femmes…) est donc utile à la part de fibres striées, c’est logique et mécanique. Mais elle a besoin d’être complétée afin d’apporter à l’organisme l’état de calme physiologique (= non-stress) propice à une bonne réponse du périnée, c’est à dire la contraction et le relâchement appropriés de ses muscles lisses.
Gestion du système nerveux automatique :
Outre d’aider le périnée, elle sera bénéfique à un meilleur fonctionnement global de l’organisme !
Vous devez connaître des tas de techniques : la relaxation, la sophrologie, la méditation… Le Qi-Gong, le Taï-Chi, le yoga. La respiration y est toujours utilisée, elle y développe la souplesse tendino-musculaire du diaphragme, celle-ci répond à la commande volontaire mais permet aussi de moduler le système nerveux végétatif. La Cohérence cardiaque (emmenée en France par David Servan-Shreiber) travaille particulièrement cette relation là, et elle est tellement facile à mettre en pratique !
Une gymnastique adaptée
Blandine Calais-Germain, professeur de danse et kinésithérapeute, a développé la méthode « Périnée et Mouvement » qui est une gymnastique du corps tout entier, permettant de travailler le périnée dans tous ses états…
Ostéopathes, sage-femmes… font travailler le périnée en interaction avec nos articulations par des exercices corporels doux, parlent de rééducation des réflexes archaïques, de l’influence des émotions, etc.
D’autres parlent de la dépendance entre les 2 diaphragmes que sont le périnée (diaphragme pelvien) et le diaphragme thoracique… qui travaillent conjointement, étant liés par les fascias.
On a aussi perçu la relation avec un 3ème diaphragme : c’est cet autre organe musculaire, situé au niveau du larynx, que forment les cordes vocales !
3 plateaux musculaires qui se coordonnent, qui sont interdépendants.
Un muscle trop tendu et la possibilité de mouvement est réduite… si le diaphragme manque de souplesse, le périnée n’aura pas une réponse tonique. Encore une raison d’encourager l’exercice respiratoire, je ne peux que conseiller également les cours de chant !
Un diaphragme bloqué peut aussi signer un terrain spasmophile… et ceci m’emmène à penser aux nutriments qui jouent un rôle essentiel dans la contraction et le relâchement musculaires. Ils ont aussi un rôle important dans l’adaptation au stress. Il s’agit principalement du magnésium et du calcium.
Apport nutritionnel indispensable
Le magnésium joue un rôle dans la contraction musculaire et dans la transmission de l’influx nerveux. Dans nos vies « stressées », les réserves en Mg de l’organisme sont vidées or il convient de ne pas en manquer, notamment si l’on souhaite améliorer le fonctionnement du diaphragme. La complémentation est très souvent nécessaire, (veillez à sa qualité en demandant des compléments de dernière génération).
Le calcium permet la contraction musculaire, en général, il y en a suffisamment dans votre alimentation (même sans produits laitiers…), il s’agit qu’il soit bien assimilé pour cela la vitamine D est indispensable
(soleil et/ou complémentation en D3).
Le silicium est lui indispensable à la formation du collagène et de l’élastine qui sont des constituants primordiaux des tendons, des ligaments… Le collagène assure la résistance et la rigidité des tissus, l’élastine assure leur élasticité et leur souplesse.
La vitamine C, contribue aussi à la formation du collagène, améliorant ainsi l’élasticité de la peau et des tissus en général.
…une idée pour favoriser une bonne minéralisation (si vous n’êtes pas végétarien), grâce à une solution de grand-mère : le bouillon d’os ! Vous en trouverez recettes et bienfaits sur Internet si votre grand-mère n’est plus là.
Il s’agit simplement de faire cuire des os (de bœuf, de veau, de poule…) plusieurs heures dans de l’eau avec des aromates. Au cours de la cuisson, leurs nombreux minéraux passent dans l’eau : calcium, magnésium, silicium, phosphore… et sont ainsi prêts à être utilisés pour la santé de vos os, de vos tendons, de vos muscles… entre autres.
L’alimentation
Plus généralement, en ayant une alimentation variée, le plus possible locale et de saison, en veillant à consommer le moins de produits industriels et pollués possible, en vous rapprochant de ce que l’on appelle l’alimentation méditerranéenne, vous devriez avoir un bon apport en nutriments et en fibres qui favorisent le transit.
Bien-sûr il s’agit qu’ils soient bien assimilés pour que l’organisme en profite, c’est pour cela que le naturopathe veille aussi sur le fonctionnement du tube digestif, sa flore et l’entretien des organes d’élimination : le foie, les reins…
Ainsi vous devriez éviter les carences et assurer un bon entretien des divers systèmes impliqués : musculaire et nerveux.
L’apport hydrique ne doit pas être oublié, le manque d’hydratation entraîne divers risques d’infection… par manque de drainage (des bactéries intruses…)
Certains aliments seront déconseillés : le café, le cacao… qui sont des excitants ; les sucres rapides, sodas… qui sont acidifiants ; attention aux boissons diurétiques en excès, à l’alcool, etc.
Impact hormonal
Le périnée est “oestrogéno-dépendant” par son voisinage avec les organes génitaux, il sera donc sensible aux différentes étapes de la vie, particulièrement pour les femmes.
A la ménopause, les ovaires cessent de produire des œstrogènes. Cela entraîne une baisse de tonicité des muscles du périnée (on parle d’atrophie uro-génitale) donc, d’éventuels symptômes sexuels et urinaires : fuites urinaires, sécheresse vaginale, irritations voire infections, bref un impact important sur la qualité de vie : à prendre en charge dès que possible.
Dans ce cas, un naturopathe vous proposera des plantes à visée œstrogéniques (yam, gattilier…), des hydratants naturels à appliquer en local (huile d’argousier, gel d’aloe-vera…), des vitamines E, D… toujours accompagnés de rééducation périnéale, d’eutonie, de méthodes de relaxation, etc.
Pendant la grossesse et pour préparer l’accouchement, vous pouvez préparer votre périnée avec des huiles appropriées : amande douce, aussi huile de bourrache qui a des propriétés œstrogène-like.
Les traitements naturels d’accompagnement
L’aide des plantes :
La prêle : Riche en silice, la prêle des champs (Equisetum arvense) renferme du silicium qui stimule la production de collagène.
L’ortie également… (à manger et à boire en macération, tisane, teinture-mère…)
Le framboisier (Rubus idaeus) : Cette plante est le grand régulateur de la fonction ovarienne et de l’équilibre des hormones. (infu ou MG) Les feuilles de framboisier renforcent l’élasticité du périnée…
La valériane est une décontractante globale et sympathicolytique, ou l’achillée millefeuille qui est décongestionnante des deux types de muscles.
En HE, la lavande vraie, le petit grain bigaradier, la camomille et l’ylang-ylang sont efficaces comme antispasmodiques musculaire et pour la relaxation en général : appliquer quelques gouttes 3 fois/jour en
massage du plexus solaire (dilués dans une HV), ou bien à respirer.
- La réflexologie plantaire est une technique ancestrale qui permet une approche globale du fonctionnement de l’organisme.
Chaque partie du corps, correspond une Zone Réflexe sur le pied.
Il y a la zone locale ici : le périnée, et les zones métaboliques : le diaphragme, le SNA, et d’autres suivant les cas.
Leur stimulation manuelle par digipression et massage va engager un échange avec le système nerveux automatique de la personne. Ainsi harmoniser les réponses musculaires et nerveuses… et soutenir l’auto-régulation de l’organisme.
- Le bain dérivatif : c’est une technique ancienne et efficace (voir livre de France Guillain : le bain dérivatif) qui consiste à faire des affusions d’eau fraîche sur la zone du périnée pour décontracter les fascias et faire
circuler le sang et la lymphe, particulièrement en période post-accouchement.
- Œuf de Yoni, boules de geisha… sont d’autres techniques qui peuvent redonner de la tonicité au muscle périnéal. Intéressants après une grosesse.
Facteurs de risque qui pourraient aggraver cette situation
Et être accompagnés en Naturo, la crainte ultime étant la descente d’organe ou prolapsus :
- Le surpoids favorise la fragilité du périnée et bien sûr la constipation qui doit être corrigée, pour cela boire suffisamment (de préférence avant 18h) et utiliser tisane de mauve, psyllium…
- A contrario une importante perte de poids, une mauvaise posture… (on sait maintenant que lorsqu’on se redresse le muscle profond de l’abdomen se contracte et un réflexe entraîne une contraction du
périnée, ce qui contribue à son entretien jour après jour !) - Tous les efforts, dont le sport, accroissent la pression exercée sur le périnée donc peut provoquer des fuites urinaires.
- Certaines professions où les femmes sont debout (infirmières, enseignants…), portent du poids (manutentions…)
- Des personnes (souvent pour des raisons compréhensibles) ont pris la mauvaise habitude pendant des années, de se retenir d’uriner.
- Des conséquences de grossesse (nombreuses, difficiles, épisiotomie…) ou autre traumatisme accidentel…
- Tousser, éternuer, rire , soulever une charge également, par l’augmentation soudaine de la pression sur l’abdomen.
- Le tabac…
Les hommes sont aussi concernés… des sports intensifs, des ports de charges lourdes, l’obésité, des interventions chirurgicales… peuvent provoquer fuites urinaires, problèmes d’érection et perte de plaisir.
Il est donc important pour tout le monde, de penser à l’entretien de son hamac pelvien : le périnée !
Martine Calvet – Naturopathe
Martine Calvet est naturopathe et réflexologue à Montpellier pour votre bien-être physique et psychique.
Retrouvez-la sur son site https://www.martinecalvet-naturopathie.fr/ .
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