Vous pensez que le gaspillage alimentaire se limite aux restes de nourriture que l’on jette à la poubelle, parce qu’on n’a plus assez faim pour terminer son assiette ou parce que la nourriture est périmée ? En réalité, il y a une multitude d’autres causes au gaspillage alimentaire , induisant environ 10 millions de tonnes de produits gaspillés chaque année, rien qu’en France.
Pour agir face à cette problématique éthique, économique et environnementale qui touche le monde entier, en déterminer les causes est primordial. On fait le point sur les habitudes et les réglementations à l’origine du gaspillage alimentaire.
SOMMAIRE
Les problèmes de production des denrées : une des premières causes du gaspillage alimentaire
Le gaspillage commence parfois avant même que les fruits, légumes, céréales et autres denrées aient été récoltés. On estime ainsi que la production compte pour un peu plus de 30 % du gaspillage et des pertes alimentaires. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :
- le manque de main-d’œuvre oblige parfois les producteurs à laisser leur récolte dans les champs, faute de pouvoir cueillir leurs produits ;
- un mauvais équilibre entre offre et demande peut entraîner des invendus, qui finissent à la poubelle ;
- les standards exigés par les distributeurs et les consommateurs entraînent le gaspillage de nourriture, parce que les produits qui ne respectent pas le calibrage ou qu’ils ont des défauts (“légumes moches”, fruits trop petits, etc.) ;
- les aléas climatiques peuvent réduire à néant une récolte et/ou induire des coûts de vente plus élevés, qui peuvent avoir du mal à trouver preneur.
L’étape de transformation des aliments : de mauvaises habitudes qui conduisent au gaspillage
Avant d’arriver dans nos assiettes, les denrées alimentaires suivent un parcours à travers diverses installations et laboratoires. Dans un souci de précaution sanitaire, même si un tri initial est effectué lors de la production, il est parfois nécessaire d’effectuer un second tri, ce qui peut entraîner l’exclusion de certains produits pourtant comestibles.
De plus, il n’est pas toujours facile pour les entreprises du secteur agroalimentaire de tirer parti des différents restes de fruits, de légumes ou encore de viande, qui ne sont pas utilisés dans leurs recettes.
Cette problématique est moins courante chez les petits producteurs qui transforment eux-mêmes leurs produits. Beaucoup d’entre eux font le choix de s’adapter à leur récolte et cherchent à tirer le meilleur parti de chaque élément. Par exemple, ils utilisent les pommes abîmées pour produire du jus ou les tomates trop mûres pour préparer de la sauce, entre autres pratiques.
Le transport et le stockage : autres causes du gaspillage alimentaire
Durant le transport, les produits les plus fragiles peuvent être abîmés, et seront donc jetés à l’arrivée. Et pour ceux qui restent, le risque de gaspillage est toujours bien présent, en raison des conditions de stockage. S’il s’avère que la chaîne du froid est rompue pour des denrées comme la viande, le poisson, les plats préparés, etc., elles ne pourront pas être consommées. D’autres problématiques liées au stockage et au conditionnement sont aussi des causes de gaspillage alimentaire : stockage dans un lieu trop humide, emballage inadapté qui conduit à une détérioration précoce du produit, lieux de stockage infesté par des nuisibles, etc. Pour des raisons sanitaires, les aliments sont alors jetés avant d’être mis en rayon.
La gestion de l’approvisionnement : les problèmes à l’étape de distribution
Pour lutter contre le gaspillage de produits alimentaires, il faut également s’intéresser aux problématiques qui émanent de la distribution. L’une des causes du gaspillage alimentaire, c’est en effet la gestion des commandes et surtout la problématique de surplus de commande. Cette problématique reste toutefois complexe à traiter, car les prévisions de ventes sont difficiles à établir et parce qu’il faut toujours avoir des produits disponibles en rayon ou en ligne pour répondre aux besoins des consommateurs.
L’une des solutions est l’offre de produits et paniers anti-gaspi. Lorsque les aliments arrivent presque à leur DLC ou à leur DDM, ils sont proposés à prix réduits, afin d’inciter les consommateurs à les sauver de la poubelle !
Le manque d’informations et d’astuces pour les consommateurs
Enfin, lorsque l’on parle des causes du gaspillage alimentaire, il ne faut pas oublier la dernière étape de la chaîne : la consommation. Des habitudes, parfois culturellement et socialement ancrées, conduisent en effet à des pertes que l’on pourrait éviter en :
- préparant des portions mieux adaptées à sa faim ;
- ne jetant pas les produits alors qu’ils sont encore consommables, par exemple parce que la date de durabilité minimale est légèrement dépassée (la DDM indique la date à partir de laquelle le produit peut voir son goût être altéré, sa texture changer, sans que cela soit dangereux pour la santé) ;
- achetant en moindre quantité ;
- planifiant ses repas ;
- rangeant bien son réfrigérateur et ses placards, en fonction de la date limite de consommation 3 des produits, etc.
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