Seconde main : la première des alternatives

L’achat des vêtements d’occasion a le vent en poupe depuis plusieurs années, notamment grâce au développement de plateformes numériques dédiées. Pourtant, il était auparavant réservé aux associations ou acteurs de l’économie sociale et solidaire. Au-delà des avantages économiques qui sont souvent moteurs et profitent aux acheteurs comme aux vendeurs, quels sont les intérêts réels ? 

« Si l’achat de seconde main remplace un achat neuf, on gagne l’impact environnemental de la première vie du vêtement », Maud Herbert, cofondatrice de la chaire Tex & Care à l’IAE Lille.

Impact carbone des vêtements

Graphique illustrant "l'impact carbone des vêtements"

Un peu de contexte … 

Le 24 avril 2013, l’effondrement du Rana Plaza, une usine textile à Dacca, Bangladesh, a causé la mort de 1 138 ouvriers et en a blessé 2 500. Cette tragédie, largement médiatisée, a révélé au monde les conditions de travail déplorables dans l’industrie de la fast fashion. Cet événement a contribué à sensibiliser les consommateurs à l’importance d’une mode plus éthique et durable. Depuis, des initiatives comme la location de vêtements et les circuits courts et circulaires se développent.

Toutefois, le secteur de la mode ne cesse de croître à un rythme effréné. Chaque année, plus de 100 milliards de vêtements sont vendus à travers le monde, soit 40 % de plus qu’il y a 15 ans, alors même qu’ils sont conservés deux fois moins longtemps.

Ce modèle de surconsommation entraîne des conséquences écologiques majeures : l’industrie textile émet 4 milliards de tonnes de CO2 par an, dépassant l’impact des vols internationaux et du trafic maritime combinés.

De plus, elle est le troisième plus grand consommateur d’eau après la culture du blé et du riz, des ressources pourtant bien plus essentielles à notre quotidien.  Aussi, malgré quelques améliorations sociales, les conditions de travail du secteur restent insuffisantes et sont souvent sujettes aux grèves de leurs employés.

Dans ce contexte, la mode de seconde main émerge comme une solution clé, en offrant une alternative durable face aux défis environnementaux et sociétaux actuels.

Et pourtant…

En Europe, chaque année, 4 millions de tonnes de textiles sont éliminées, dont 80 % finissent directement dans les poubelles, aboutissant soit à l’enfouissement, soit à l’incinération. Seuls 10 % des vêtements de qualité sont revendus en seconde main. Cette situation s’explique par la mauvaise qualité des vêtements, qui complique leur réutilisation et rend leur revente moins attrayante par rapport aux vêtements neufs, souvent bon marché, disponibles en magasin.

Les bienfaits écologiques sont donc à nuancer, et n’existent que si l’acte d’achat n’est pas une surconsommation masquée, elle-même dédouanée par le sentiment d’agir pour la bonne cause, ou que le produit à été confectionné pour durer. 

La seconde main, c’est l’occasion de faire un achat raisonné et raisonnable alors 

  • Réfléchissez bien votre achat en amont : la méthode BISOU peut vous aider
  • La 2nde main oui mais de fast-fashion c’est quand-même non : privilégiez les marques qui renouvellent peu leurs collections, qui utilisent des matériaux qui dureront dans le temps
  • L’occasion c’est des vêtements, mais aussi des meubles, des objets de déco, des ordinateurs, … tout un eldorado d’achat en faisant l’économie de matières premières. 
  • Faites un achat engagé qui refuse de participer à l’exploitation d’ouvriers et d’ouvrières à l’autre bout du monde.  

Pour vous aider dans vos recherches, vous pouvez déjà retrouver quelques acteurs du monde de la seconde main chez Greenweez, avec plus de 20 000 articles. Que ce soit pour les bébés/enfants avec Kidstorie et La Fée Troquette, mais également une large gamme de prêt à porter pour adultes, avec des vendeurs références tel que Jaiio.

Le vêtement que vous recherchez et dont vous avez besoin existe déjà sûrement, quelque part proche de vous ! Quelle occasion attendez-vous ?

Stéphanie Leonor

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