Vivre le confinement avec de jeunes enfants

Vivre le confinement avec de jeunes enfants

Jeudi 12 mars : le couperet tombe. Les établissements scolaires et structures de garde sont fermés pour une durée indéterminée, ce qui implique pour moi de garder nos trois enfants, âgés de 8, 5 et 2 ans… Tout en travaillant. Lundi 16 mars : le couperet tombe, pour la deuxième fois en 4 jours, avec une saveur douce amère de déjà-vu. Nous entrons en période de confinement. Nous voilà donc enfermés chez nous, avec nos trois jeunes enfants, toujours en travaillant (!) et toujours pour une durée indéterminée. Je suis certes habituée au télétravail, puisque j’ai choisi ce mode de fonctionnement il y a des années déjà pour son confort.

Mais, s’il est une chose que j’apprécie dans ce fonctionnement, c’est justement le fait de pouvoir travailler à mon rythme, au calme… Et, petit plus, dans une tenue confortable (pour ne pas la citer, gilet en laine, leggings et pantoufles, mais chuuut…). Pour ce qui est de la tenue, jusqu’à présent aucun de mes enfants n’y a trouvé à redire. Mais pour le reste… Inutile de dire qu’avec trois jeunes enfants à mes côtés, j’oublie l’idée même de travailler à un rythme slow, dans le calme ! Je vous raconte ces premiers jours de confinement vus par mes yeux :

Confinement : endosser son costume de maîtresse d’école sereinement

Quand la fermeture de l’école a été annoncée jeudi dernier, j’oscillais entre le soulagement, pour eux, et l’appréhension, pour l’organisation de notre vie de famille. Comment allais-je pouvoir travailler tout en faisant classe à mes deux plus grands (en maternelle et en primaire)… Et, donc, en surveillant ma petite dernière de deux ans ? Comment faire par ailleurs pour limiter le temps passé par les enfants devant l’écran tout en préservant un peu de temps pour nous ?

“Les journées de lundi et mardi ont été épiques, le temps que je trouve un semblant d’organisation.”

Il a en effet fallu réexpliquer aux enfants la situation inédite dans laquelle nous nous trouvons et l’importance pour eux de réaliser leurs devoirs « comme s’ils étaient à l’école », pour ne pas être perdus à leur retour en classe. Se placer dans la bienveillance et faire preuve de patience, car si la situation est inconfortable pour nous, elle l’est tout autant pour eux qui ne comprennent pas forcément ce changement d’habitudes soudain.

J’espérais pouvoir avancer un peu sur mon propre travail en parallèle, mais le fait est que compte tenu de leur jeune âge, mes enfants ont besoin d’une supervision constante lors des devoirs. Sans compter ma petite dernière, guère intéressée par le fait de rester assise à une table pour l’instant (qui pourrait lui reprocher ?!). Et finalement la solution est venue de mon mari, arrêté pour deux semaines. Concrètement, je travaille chaque matin, au calme, dans mon bureau, tandis que mon mari fait faire leurs devoirs à nos enfants. Ce qui ne nous a pas empêchés de mettre en place quelques astuces pour endosser notre costume de maîtresse (ou plutôt de maître!) d’école improvisé(e) en toute sérénité :

Quelques astuces pour accompagner nos jeunes enfants aux devoirs durant le confinement :

Faire les devoirs pendant le confinement
  • Déterminer avec eux, en amont, le moment de la journée consacré aux devoirs. Ainsi, nous avons choisi de les faire travailler le matin, de manière à ce qu’ils profitent ensuite de leur journée, plutôt que de repousser ce moment. Moment qui, si on les écoutait, ne viendrait jamais !
  • Installer nos enfants dans un environnement calme et ordonné. Chez nous, c’est la table de la salle à manger qui a été choisie. Cela nous permet en effet de superviser le travail de nos deux enfants scolarisés tout en gardant un œil sur notre petite dernière.
  • Choisir avec eux l’ordre dans lequel sera étudiée chaque matière. Il nous semble en effet plus facile de commencer par une matière avec laquelle nos enfants sont à l’aise et d’aborder peu à peu celles qu’ils aiment le moins, une fois que l’on a capté leur attention.

Mais aussi…

  • Résister à l’envie de les aider plus que nécessaire quand ils butent sur un exercice. Un coup de pouce, oui, faire à leur place, non ! Ce ne serait pas les aider. A nous, donc, de faire preuve d’imagination en trouvant des moyens mnémotechniques pour le français, en utilisant pourquoi pas des objets à portée de mains pour les mathématiques…
  • Par ailleurs, faire une pause quand on sent que l’attention de nos enfants diminue. Leur capacité de concentration n’est pas la même que la nôtre !
  • Scinder les devoirs en deux à trois séances selon la quantité demandée à chaque enfant, toujours en raison de leur capacité de concentration.
  • Et surtout, faire preuve de souplesse, envers nos enfants et envers nous-mêmes. Être enseignant ne s’improvise pas ! Quant à nos enfants, ils nous voient toujours, même à l’heure des devoirs, en tant que parents et non enseignants.

Comment rythmer nos journées le temps du confinement ?

Une fois les devoirs réalisés, vient ensuite un temps de jeux pour les enfants. Nous avons la chance immense d’habiter une maison avec un jardin de taille tout à fait honorable pour une maison de ville… Sous une météo clémente depuis le début de la semaine, les jeux se font pour l’instant au jardin, sous la surveillance du papa. Et s’il pleuvait ? Alors, on improviserait. Lecture, jeux de société, dessin… Les activités en intérieur ne manquent pas, même si nous préférerions savourer la douce chaleur d’un soleil printanier ! Puis, une fois ma matinée de travail réalisée, nous nous retrouvons autour d’un repas fait maison.

“Le reste de la journée ressemble quant à lui à nos traditionnels dimanches…”

A ceci près que depuis le début de la semaine, chaque journée nous semble un dimanche sans fin. En début d’après-midi, nous avons instauré depuis des années un temps calme, pour que chacun, petit ou grand, puisse se retrouver. Pendant que notre plus jeune enfant fait sa sieste, les plus grands, quant à eux, lisent, jouent, regardent un dessin animé… Ce qui nous permet à tous les deux, selon notre inspiration, de nous reposer, de nous adonner à une activité qui nous fait plaisir (pour ma part, écrire) ou encore de nous mettre à jour dans nos diverses tâches. Nous nous retrouvons ensuite pour le goûter, avant d’aborder un nouveau temps de jeux. Concrètement, voici à quoi ressemblent, en ce troisième jour de confinement, nos journées :

Une journée de confinement en pratique :


  • 8h : Réveil et petit-déjeuner

  • 9h : Travail pour maman, devoirs avec papa pour les enfants

  • 10h : Travail pour maman, temps de jeux avec papa pour les
    enfants

  • 12h : Repas fait maison

  • 13h : Temps calme pour chacun (lecture, jeux, dessins animés)

  • 16h : Goûter pour les enfants

  • 16h30 : Temps de jeux pour petits et grands

  • 18h : Cuisine pour maman, douches pour les enfants avec papa

  • 19h : Repas fait maison

  • 20h : Histoires du soir avec les enfants

2 questions qui se sont posées en tant que parents de jeunes enfants :

Vivre le confinement avec de jeunes enfants

Comment aurais-je fait, dans la mesure où je peux travailler en télétravail, si je n’avais pas eu la chance d’avoir mon mari à la maison ?

Je me suis littéralement pris la tête en y pensant. La question de l’organisation en tant que maman de trois jeunes enfants, isolée pour protéger nos aînés, a en effet été pour moi la plus grande source d’angoisse à l’annonce du confinement. Travailler plusieurs heures le soir après ma journée de jeune maman ? Sincèrement, je n’aurais pas tenu deux semaines. Ou alors, avec des valises sous les yeux, quelques cheveux blancs supplémentaires et le moral dans les chaussettes.

“Nous n’avons pas un, ni même deux, mais trois enfants. Trois enfants dont l’âge s’échelonne de 2 à 8 ans.”

Comment alors travailler de manière efficace avec de jeunes enfants sans les mettre devant un écran toute la journée (ce qui nous était tout simplement envisageable) ? Comment par ailleurs les accompagner efficacement dans leurs devoirs sans que cela impacte notre travail ?

La seule solution pour moi durant le confinement aurait donc été de travailler l’après-midi, sur le temps calme des enfants, en comptant sur la compréhension des plus grands (la plus jeune faisant encore de longues siestes) et le soutien de mon mari pour les tâches ménagères, à son retour le soir. Mais cela vaut parce que je travaille 16h par semaine, bien plus faciles à répartir dans une semaine de confinement que les traditionnelles 35h. Parents de jeunes enfants travaillant à temps plein et donc, à la maison, je vous tire mon chapeau !

Comment ferions-nous si nous n’avions pas de jardin ou si le temps ne nous permettait pas de jouer dehors ?

Occuper les enfants pendant le confinement

La réponse va sans doute vous paraître d’une simplicité déconcertante : nous ferions comme nous le faisons en hiver !

Pour pallier d’éventuelles pannes d’inspiration, je vous ai également fait une sélection de quelques activités déjà proposées sur notre Magazeen, à réaliser sous surveillance :

N’hésitez pas par ailleurs à improviser en fonction de vos habitudes, ce que vous avez sous la main… Ainsi, vous pouvez demander à vos enfants de vous aider en cuisine, par exemple : ils seront ravis de mettre la main à la pâte !

Pour conclure, ce n’est pas tant le fait d’être à l’intérieur qui nous préoccupe, puisque la vie en intérieur obéit au rythme des saisons. Mais plutôt le fait d’être à l’intérieur, tous ensemble, sur la durée, ce qui sera une situation inédite. En effet, nous sommes rarement tous ensemble plus de quelques jours de suite de par nos occupations respectives (travail, école, nounou…). On en reparle dans quelques semaines ?

Le mot de la fin ?

“Faites de votre mieux”, sachant que notre mieux varie chaque jour (en fonction de notre forme…), comme l’explique avec brio Don Miguel Ruiz dans son ouvrage “Les 4 accords toltèques“. Nos générations n’ont pas connu pareille situation avant, aussi nous devons composer.

Et vous, comment faites-vous pour vivre le confinement avec vos jeunes enfants ?

Marion B.

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